Le littoral de la wilaya d'Alger s'étend de l'oued Mazafran (limite ouest) à l'oued de Réghaïa (limite est), soit un linéaire côtier de près de 97,5 km. Ce littoral est composé de grandes plages, à Zéralda, Staouéli, Bordj El Kiffan, Aïn Taya, Heuraoua, Réghaïa, et de moyennes et petites plages ainsi que des criques. Le littoral algérois est composé de 83 plages. Cette année, une nouvelle plage, Djamila Beach (Aïn benian), a été aménagée en extension du port. Comme chaque année, la saison estivale est marquée par les multiples formes d'agressions subies par les citoyens et par la mer et ce, en dépit des termes laudateurs émis par certains responsables. Comme chaque année, le problème de la pollution ressurgit et alimente la plupart des conversations. Le manque de civisme, d'une part, et d'autre part, le marasme des autorités locales en matière d'application de la loi concernant, notamment, l'exploitation des plages. La tension atteint parfois son paroxysme au sein des estivants qui se disent «être à la merci des plagistes» et obligés de se baigner dans des eaux nauséabondes découlant du déversement des égouts. Au sujet de la pollution, bon nombre d'estivants et d'observateurs s'interrogent sur les raisons qui ont poussé les autorités locales à interdire une plage et autoriser la baignade dans une plage pourtant mitoyenne. «Je ne comprends pas sur quel argument se sont basées les autorités pour prendre une telle décision, sachant que les eaux usées déversées par les égouts avoisinants polluent les plages avoisinantes qui sont prises d'assaut par les estivants» lancent la plupart des estivants, outrés. C'est le cas de le dire pour la plupart des plages de la wilaya d'Alger, à l'instar de celle de Zeralda, ou pas moins de quatre énormes collecteurs déversent leurs eaux dans les eaux des plages dont la couleur est loin d'être azur. La pollution, un problème récurrent Pour ne citer que les plages de la côte ouest, il convient de souligner que les eaux dégagent des odeurs pestilentielles et constituent une réelle menace pour la santé publique. Par ailleurs, le sable qui fait l'objet d'une très grande convoitise de la part des réseaux est constamment agressé par les estivants qui, par manque de civisme ou par négligence, le parsèment de sachets, de cannettes, de bouteilles ou autres déchets. En fin de journée, le spectacle est tout bonnement ahurissant. Hormis la pollution, les estivants, comme chaque année, subissent le diktat des plagistes de fortune lesquels n'hésitent pas à phagocyter des espaces, voire des parcelles de plages pour «imposer aux estivants la location de chaises, parasols et autres». En cas de refus, ils sont carrément interdits d'accès par les mêmes plagistes qui n'hésitent pas sur les moyens de dissuasion. Ces situations se terminent parfois par des querelles, voire des bagarres rangées. «On dit que des milliers de gendarmes sont mobilisés pour sécuriser les plages, mais réellement, ils font des rondes et parfois n'interviennent que quand le drame arrive», affirment des plagistes. M. Bagoura, directeur général du commissariat au littoral a dressé un état des lieux du littoral tout en mettant en évidence le rôle de son département et les objectifs ciblés par «la jeune équipe». Sur la question de la sécurisation des plages, le DG à interpellé les forces de sécurité, en l'occurrence la gendarmerie, à «plus d'implication dans leurs missions». Autrement dit, à plus de vigilance et de disponibilité et d'écoute. Le diktat des plagistes «Les gendarmes doivent agir dans l'immédiat et prendre les dispositions nécessaires pour la protection des estivants», devait-il affirmer. A ce propos, il y a lieu de relever que certaines plages ont été le théâtre d'agressions à l'arme blanche commises par des délinquants et qui se seraient soldées par des drames, n'était l'intervention de quelques téméraires citoyens. Sur le chapitre de la pollution et de l'extraction illégale de sable, ce dernier devait indiquer que «la jeune équipe s'évertue à sensibiliser les citoyens et les inviter à observer un tant soit peu de civisme afin de préserver la salubrité des lieux et préserver l'environnement». Cela dit, il convient de rappeler qu'hormis le manque de civisme qui caractérise la plupart des citoyens, des détritus de toutes sortes échouent quotidiennement sur les plages. Ces derniers sont jetés à la mer par les équipages de bateaux croisant au large. En tout état de cause, les autorités devraient être plus drastiques sur les questions liées à la pollution et à la sécurité pour que les plages d'Algérie recouvrent leur couleur azur et ue les estivants, des familles pour la plupart, passent des vacances en toute quiétude.