Le conflit ayant opposé les boulangers et la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) n'est pas encore réglé. Les pertes subies par les artisans boulangers à cause des coupures d'électricité devaient êtres prises en charge par Sonelgaz. Jusque-là aucune action n'a été concrètement réalisée. Pour atténuer les pertes, les boulangers avaient proposé à Sonelgaz la mise à leur disposition de groupes électrogènes avec paiement échelonné. Sonelgaz a approuvé cette option et devait même rembourser les boulangers ayant subi des pertes considérables. Contacté hier par nos soins, le président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Youcef Kalafat, a indiqué qu'«à ce jour, Sonelgaz n'a pas respecté ses engagements, ni pour le dédommagement, ni pour la fourniture de groupes électrogènes», pourtant, poursuit-il, «nous sommes constamment en contact avec des représentants de Sonelgaz mais aucune réponse n'est parvenue jusqu'ici». D'après lui, la dernière réunion avec la direction régionale de Bologhine remonte à un mois. Les boulangers réclament toujours l'indemnisation des pertes causées par les perturbations dans l'alimentation en électricité. Ils ont eu des répercussions préjudiciables sur la conservation des produits périssables, notamment la rupture de la chaîne de froid, ou encore sur le matériel électroménager… Les boulangers touchés par ces incidents doivent remplir des formulaires et établir des réclamations. Ils doivent adresser leur recours dans un délai de huit jours après la date de la survenue de l'incident pour établir leur dossier. Quant aux groupes électrogènes, ils ne seront fournis qu'aux boulangeries les plus affectées. Cette opération concernera les boulangers d'Alger, en attendant son élargissement à travers le territoire national. Les boulangers en congé forcé durant Ramadhan A propos des conséquences engendrés par les coupures d'électricité survenues ces derniers jours dans la capitale et dans le sud du pays, M. Kalafat indique tout d'abord que «la situation s'est améliorée par rapport aux années précédentes», toutefois, poursuit-t-il, «nous recevons quotidiennement des doléances de la part des boulangers, notamment ceux installés dans les régions du Sud où des coupures d'électricité de près de 20 heures sont souvent enregistrées». Dans le même sillage, notre interlocuteur indique que «nombreux sont les boulangers qui ont choisi de prendre un congé forcé durant le mois de Ramadhan», les raisons sont multiples, d'après lui. Les boulangers estiment que la demande en pain n'est pas importante durant le mois de Ramadhan. Ils craignent aussi les coupures d'électricité, ils ne seront de ce fait que perdants dans l'affaire, c'est d'ailleurs ce qu'a expliqué M. Kafalat. Ils ont donc choisi de partir en congé annuel, au lieu de payer des sommes faramineuses pour les pertes. Les commerçants demandent à être prévenus De son côté, Tahar Boulenouar, chargé de la communication auprès de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), affirme avoir reçu plusieurs réclamations de la part des commerçants. Elles émanent souvent des commerçants de produits alimentaires. «Rien que pour la capitale, 60% des doléances proviennent des magasins d'alimentation générale, des boucheries, des cybercafés, des bureaux d'étude et des agences immobilières». Il a souligné que les vendeurs de produits alimentaires demandent à ce que les services de Sonelgaz les préviennent 48 heures avant de procéder aux coupures de l'alimentation. «Cela leur permettra de prendre leurs dispositions et de ne pas s'approvisionner en produits périssables, à savoir les fromages, les yaourts, les viandes…», a-t-il déclaré. «Autrement, nous tenons pour responsable Sonelgaz de toute perte occasionnée par les coupures».