Les auteurs de l'attentat contre le convoi militaire de mercredi dernier à Bou Yamene (sud de la commune de Damous) sont encerclés au niveau du lieudit Megharba, une zone forestière située entre la commune de Beni Mellik et Damous, relevant de la wilaya de Tipaza et aux limites nord-ouest de la wilaya de Aïn Defla. Les hélicoptères de l'armée ont longuement bombardé samedi matin cette zone au relief fortement accidenté. Selon des patriotes rencontrés à Damous et connaissant bien la région, les terroristes, en revenant sur Damous, comptent regagner l'oued Harbil, anciennement appelé Léotard, soit pour se confondre avec les estivants, soit pour prendre la route nationale Cherchell-Ténès où il est fort possible que des groupes de soutien les attendent, ou carrément les environs de Larhat d'où ils rejoindront les montagnes de Gouraya. Une psychose certes s'est installée dans cette commune du littoral, sans pour autant que la panique gagne la population qui a redoublé de vigilance. «Les habitants de Damous ont vécu les pires moments durant la décennie sanglante», dit hadj Mokhtar en signalant que les citoyens sont conscients de l'ampleur du massacre et aident comme ils le peuvent les services de sécurité présents en renfort sur les lieux. Pour les patriotes, la stratégie des terroristes est connue : «Ils vont certainement se diviser en trois groupes pour rendre leur poursuite impossible», estime hadj Mokhtar en expliquant qu'un groupe se dirigera vers la région de Bouarous et Makrache, dans la commune de Aïn Bouyahia au nord de la wilaya de Aïn Defla, un autre groupe tentera de se frayer une issue pour rejoindre la forêt de Frina en passant par Kahouet El Khemis dans la commune de Tacheta Zougagha, et enfin le dernier qui est encerclé à Megharba. Du côté de Aïn Defla, toutes les issues sont bloquées ; d'ailleurs, les habitants de Makrache et Kahouet El Khemis se rendant à El Abadia sont contrôlés à l'aller comme au retour. La route reliant cette dernière localité à Beni Mellik est interdite à la circulation. L'Aqmi fait de la récupération médiatique Le communiqué de l'AQMI diffusé par la chaîne El Djazeera et toute la presse locale n'est en réalité que de la récupération pour cette organisation terroriste ; d'anciens repentis affirmeront que l' «émir» Abou Tama Abdelhafidh, alias El Afghani, bien qu'il soit issu du GSPC, n'a jamais adhéré à l'AQMI. D'ailleurs, dans ce communiqué qui a tardé à être diffusé, l'attentat a eu lieu entre la commune de Beni Mellik et Damous et non entre El Abadia et Damous, souligne l'un d'eux en ajoutant que selon les informations relatées par des fellahs de l'oued Damous qui se trouvaient dans leurs serres au moment du drame, des lambeaux de chair étaient dispersés dans les maquis et de nombreuses flaques de sang ont été remarquées au lieu même où se trouvaient les criminels. Samedi matin, nos sources ont confirmé que l'étau se resserre sur le groupe encerclé et que les bombardements continuent.