La suppression du crédit à la consommation instaurée par l'ordonnance portant loi de finances complémentaire 2009 a été ressentie par le secteur automobile. Les show-rooms des concessionnaires et des distributeurs agréés sont quasiment désertés par les clients. C'est là le constat établi par plusieurs responsables commerciaux contactés hier à ce sujet. En effet, les espaces de vente de voitures que nous avons eu l'occasion de visiter étaient complètement vides, ne recevant plus de clients comme auparavant. Les agents des banques et assurances encore en service dans ces lieux traitent les dossiers antérieurs à la mesure gouvernementale en attendant de se retirer complètement. Ce qui laisse déduire que des emplois seront bel et bien supprimés. Le président de l'association des concessionnaires automobiles algériens, Mohamed Baïri, réagissant à la décision des pouvoirs publics, avait prédit une baisse de l'activité pouvant atteindre, selon lui, les 30% du chiffre d'affaires. En revanche, des directeurs de show-rooms sont plus pessimistes considérant que la suppression du crédit automobile peut entraîner en réalité une chute importante des nouvelles immatriculations, car la majorité des clients ne peuvent plus payer cash leurs achats. A l'exception des commandes des institutions et des entreprises honorées sans crédit, les particuliers ont recours au financement bancaire, nous indiquent-ils. Pour le chargé de communication de l'Association des concessionnaires, il est encore difficile d'évaluer les tendances de vente de voitures en l'espace d'une semaine après l'entrée en vigueur de la nouvelle disposition de la loi de finances complémentaire. La période des vacances est souvent caractérisée par une mévente, estime-t-il. Le bilan détaillé sur la situation du marché automobile ne sera disponible, selon l'association des concessionnaires, qu'à partir de septembre prochain. Les données commerciales sont communiquées de manière régulière chaque début de mois, ajoute-t-on encore. Jusqu'au mois de juin 2009, les ventes de voitures neuves ont été du moins appréciables pour certaines marques, à l'instar de Renault qui a écoulé 20 886 unités, de Hyundai Algérie qui a commercialisé 17 002 véhicules et Toyota qui a vendu 15 413 voitures. Globalement, il y a lieu de relever que le marché automobile a enregistré une baisse par rapport à l'an 2008, notamment après l'instauration de taxes sur les véhicules neufs allant de 50 000 à 200 000 dinars. La suppression du crédit automobile le 29 juillet 2009 devra accentuer cette baisse jusqu'à réduire la facture des devises engagées dans ce domaine. Notons que le montant a dépassé, en 2008, un milliard de dollars.