Même s'ils avouent pouvoir faire face, à court terme, à la suppression du crédit auto contenu dans la LFC 2009, qui a causé une baisse sensible des ventes de véhicules évaluée entre 20 à 30%, les concessionnaires reconnaissent toutefois qu'il est difficile voire impossible de remplacer cette «manne considérable». Si certains pensent d'ores et déjà à d'autres formules à même de re-booster les ventes, d'autres par contre estiment qu'il est trop tôt pour adopter une quelconque stratégie. Notre virée dans divers show-rooms de la capitale nous a édifiés sur le manque d'affluence de potentiels acheteurs qui s'y rendaient autrefois «en famille» pour choisir le véhicule idéal. Au niveau du show-room de la marque Hyundai, sise rue Hassiba Benbouali, l'on nous a affirmé tout de go que les ventes sont carrément «bloquées». Même la khaïma dressée sur place depuis le début de Ramadhan à l'effet d'attirer de nouveaux clients n'a pas eu l'effet escompté. La responsable commerciale, Melle H. Hanane a évoqué un énorme manque à gagner. Au niveau de la direction, l'on tente de dédramatiser la situation. La responsable du marketing et de la communication, Melle Ziani, tout en estimant que la suppression du crédit auto «subie par tous les concessionnaires engendre une suppression pure et simple de quelque 20 à 30% des ventes, il n'en demeure pas moins, a-t-elle relativisé, qu'en ce qui nous concerne, grâce à notre large gamme composée aussi de camions et autres engins destinés aux travaux publics, nous arrivons à tenir le coup». D'autres formules pour mieux vendre ? La responsable du marketing au niveau de Hyundai qui reconnaît que seules les banques peuvent accorder des crédits à raison de 70%, n'a pas écarté l'éventualité d'un crédit fournisseur. «Nous réfléchissons ainsi que les autres concessionnaires sur la faisabilité de cette formule», a-t-elle dit, avouant qu'il faut au préalable étudier les paramètres et mesurer les risques et les conséquences que cela peut engendrer, mais aussi s'enquérir de la «légalité» de l'opération, car même si des remises sont accordées, ce n'est pas suffisant à ses yeux. Interrogée sur les incidences que pourrait avoir la suppression du crédit sur l'effectif de Hyundai, Melle Ziani s'est voulu rassurante : «Nous n'avons pas de problème d'effectif. D'ailleurs, nos investissements sont maintenus», a-t-elle martelé, avant de préciser également que d'ordinaire, les baisses de vente sont constatées chaque fin d'année. Même topo du côté de Ford-Elsecom. Le chargé des relations publiques, M. Talaoui, a estimé quant à lui que les ventes se sont globalement maintenues. «Nous n'avons pas ressenti l'impact pour l'instant», a-t-il dit, jugeant qu'il est trop tôt pour évoquer les incidences de la loi de finances promulguée en juillet. «On ne peut pas juger sur un mois. Le bilan des ventes interviendra en fin d'année», a-t-il dit. Tout en avouant une baisse des ventes de 15% due à la suppression du crédit, M. Talaoui, interrogé sur la stratégie d'Elsecom pour pallier ce déficit, a préféré l'expectative. «Il est trop tôt pour en parler», s'est-il contenté de nous répondre. C'est la période d'évaluation pour nombre de concessionnaires. Le salon de l'auto qui ouvrira ses portes le 30 septembre sera certainement l'occasion pour les uns et les autres de trouver encore des formules à même d'attirer le plus de clients. Au niveau de l'AC2A, l'association des concessionnaires, l'on avoue qu'aucune stratégie commune à tous les concessionnaires n'est entreprise pour faire face à la «crise». Chacun y va de sa propre stratégie ou formule. C'est ce qui a dû certainement motiver Renault Algérie de jouer la prudence en souhaitant ne pas s'exprimer «pour le moment». La concurrence déjà très rude dans le secteur y est pour quelque chose.