Les réactions des différentes organisations patronales à propos des dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire continuent d'affluer. La Confédération générale des opérateurs algériens (CGOA) demande aux pouvoirs publics de procéder immédiatement à l'annulation de ces dispositions qui pénalisent sérieusement les opérateurs nationaux. Une annulation qui doit s'opérer, selon Lahbib Yousfi, président de la CGOA, dès la prochaine loi de finances de 2010. En précisant que cette confédération rejoint les positions adoptées auparavant par la CIPA et le FCE, Lahbib Yousfi affirme que les dispositions de cette loi «ne permettent pas aux petites et moyennes entreprises de survivre, ce qui induira petit à petit la fermeture certaine de ces entités pourtant productives». Pour le patron de la CGOA, ces dispositions obligeant le payement par crédit documentaire signifient que les PME procéderont à l'immobilisation financière de l'argent durant 4 à 5 mois pour acquérir la matière première nécessaire à la production nationale. «Je ne parle pas des importateurs des produits en l'état mais des PME productrices et génératrices d'emploi qui ne disposent pas d'un matelas financier important, ce qui fait qu'il lui sera impossible de faire face à une telle situation» a expliqué Lahbib Yousfi, président de la CGOA. Des mesures inutiles «Ce sont des procédures qui limitent l'action de la PME et vont induire, au fur et à mesure, la réduction du personnel à travers des mesures de licenciement avant de procéder à la fermeture définitive des entreprises», a-t-il indiqué. Notre interlocuteur s'interroge sur les procédures à suivre par les opérateurs concernant les commandes faites auparavant dont le payement a été effectué sur crédit du fournisseur. «Les opérateurs qui ont besoin de leur matière première pour continuer de travailler sont dans l'impasse. Les commandes ont été faites et certaines seront réceptionnées dans les prochains jours. Mais là, beaucoup de problèmes se posent pour qu'on les retire» a-t-il indiqué. Il revient également sur l'obligation faite au propriétaire qui doit procéder lui-même aux opérations de domiciliation auprès des banques. «C'est une mesure inutile et qui ne résout aucun problème dans la mesure où le rôle des banques n'est pas celui de contrôler le propriétaire du registre du commerce. Pourquoi demander à la banque de faire le contrôle après que le registre du commerce a fait son travail et a délivré le document après une série de procédures qu'il a fallu suivre ?» s'est encore interrogé le patron de la CGOA. «C'est même une situation anormale» a-t-il enchaîné. Il estime que les efforts des pouvoirs publics doivent être orientés vers la promotion du secteur privé. «Cela doit se faire en révisant les dispositions de cette loi mais également en consacrant une bonne prise en charge des doléances des PME», a-t-il conclu. La confédération algérienne du patronat a poursuvi encore hier son travail d'analyse de cette loi. M. Merakeche, président de la CAP, estime que la situation de l'entreprise algérienne ne représente même pas 0,01% des problématiques posées. Instaurer la transparence Pour lui, il est impératif de prendre en charge l'environnement de l'entreprise algérienne de façon à lui permettre un développement et une évolution certaine. «Il faut plutôt réfléchir comment relever le défi par rapport à la crise, la situation actuelle du marché et des importations. Il est important de donner des explications et des orientations économiques pour donner un nouvel air à la production et à la productivité» a indiqué Boualem Merakeche, président de la CAP. Notre interlocuteur affirme que l'entreprise accuse un grand retard, ce qui rend obligatoire la nécessité d'effectuer une étude d'impact pour relancer et recapitaliser le produit algérien. «La solution est difficile. Pour cela, il faut mettre en place un véritable système administratif, qu'il soit transparent aussi pour assurer l'évolution du système économique qu'il faut d'ailleurs domestiquer de façon à le rendre différent de celui existant auparavant» a encore expliqué M. Merakeche. Le moteur de croissance pour notre économie est, selon notre interlocuteur, d'appliquer la réglementation en vigueur.