C'est parti. Les conclusions de la 13e tripartite, prises conjointement par le gouvernement, les organisations patronales et la Centrale syndicale, commencent à être mises en œuvre. Plusieurs actions ont été entreprises par les départements ministériels concernés en vue d'accélérer la mise en application des accords conclus entre les trois parties lors de cette réunion tenue les 2 et 3 décembre dernier. Ainsi, le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale a adressé un courrier aux cinq organisations patronales CGOA, CIPA, CNPA, CAP et SEVE dans lequel Tayeb Louh a demandé aux présidents de désigner un représentant de chaque organisation pour participer dans les commissions qui doivent se pencher sur les dossiers des allocations familiales, la gestion des mutualités sociales et l'annulation de la retraite anticipée sans condition d'âge. Le même courrier a été adressé à l'UGTA en vue de communiquer les noms des représentants de cette organisation. Les partenaires avaient un délai jusqu'à hier pour rendre la réponse au département du travail. L'installation de ces trois commissions est prévue dans les prochains jours. Pour sa part, le ministre des Finances Karim Djoudi a saisi les mêmes organisations pour ouvrir le débat sur la situation de l'environnement économique et des affaires en Algérie. Dans un communiqué officiel adressé avant-hier aux patrons algériens, Karim Djoudi a demandé aux présidents des organisations de faire des propositions sur les thèmes qu'ils souhaitent aborder en prévision des prochaines réunions consacrés à ce sujet. Le ministre a demandé que ces organisations fournissent plus d'explication sur les problèmes qu'ils rencontrent dans le domaine de l'investissement en Algérie dans le cadre de la préparation d'une série de rencontres dont la première regroupera le ministre et les cadres du secteur des finances et d'autres qui se tiendront avec les responsable des banques publiques. Revoir la relation banque-opérateur A ce propos, il faut souligner que les organisations patronales ont mis en exergue, lors de la treizième tripartite, les difficultés énormes que rencontre le tissu industriel local. Outre l'instauration du crédit documentaire lors de la LFC 2009 comme étant une décision prise à l'unanimité et sans consultation préalable, les patrons ont soulevé d'autres problèmes relatifs à l'échec de la politique de mise à niveau économique et financière des entreprises, la relance du secteur économique et industriel national afin qu'il puisse contribuer à la réalisation des programmes de développement. Sur un autre plan, les opérateurs économiques ont insisté sur l'urgence d'assainir les dettes cumulées par les entreprises privées comme décision qui doit être prise par les pouvoirs publics au même titre que celle prise en faveur des entreprises publiques. Ils ont insisté sur le rôle important que devront jouer les banques dans la relance de l'économie. Les institutions financières, selon les opérateurs, ne doivent plus jouer le rôle de simples tiroirs caisses mais elles sont tenues de s'impliquer davantage dans l'accompagnement et surtout en faisant preuve d'une grande compréhension pour les opérateurs locaux. Ce débat va certainement déboucher sur la nécessité de revoir la relation entre les deux parties afin de l'assouplir, d'un côté, et de la rendre plus efficace, de l'autre côté. Les patrons et les cadres du secteur financier vont se pencher sur la question des facilitations à accorder pour l'importation de la matière première au profit des producteurs nationaux. Des engagements ont été pris par le gouvernement pour trouver des mécanismes tendant vers l'assouplissement des dispositions de la loi de finance complémentaire de 2009. Le dossier de la fiscalité et des charges subies par les entreprises seront également abordés lors de ces réunions. Il est question également de relancer les conclusions des 19 comités réunis en 2006 avec les services du Chef du gouvernement qui ont eu à examiner un certain nombre de questions importantes. Ces réunions se tiendront dans les semaines prochaines. Les organisations patronales félicitent cette volonté affichée pour la concrétisation des conclusions de cette 13e tripartite, différente des précédentes avec pour objectif d'assainir l'environnement économique en levant les obstacles qui menacent l'existence de la PME nationale.