Le débat sur la loi de finances complémentaire est loin d'être clos. Le maintien de l'application des différentes dispositions continue de susciter des interrogations sur les moyens d'application de ces mesures et sur les solutions à trouver pour éviter une éventuelle aggravation de la situation. C'est dans ce contexte qu'une réunion va se tenir dans les tout prochains jours entre les patrons des fédérations économiques et Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA.Cette rencontre prévue au cours de cette semaine verra la participation des cinq présidents d'organisations patronales signataires du pacte économique et social, en l'occurrence la CGOA, la Seve, la Cipa, la CNPA et la CAP. L'ordre du jour de cette rencontre sera consacré uniquement à la loi de finances complémentaire. Un débat sera ouvert entre les présidents de ces organisations et le SG de l'UGTA sur «les répercussions directes et indirectes qui découleront de l'application des dispositions de cette loi, notamment en ce qui concerne la création de l'emploi et les principaux droits des travailleurs» nous affirment nos sources. LFC, encore et toujours Les opérateurs économiques ont auparavant manifesté leur mécontentement sur l'élaboration de cette loi sans qu'ils ne soient consultés, sachant qu'ils sont directement concernés et se disent être des partenaires sociaux des pouvoirs publics. La rencontre avec Sidi Saïd traitera également de cette question dans la mesure où le pacte économique et social a été signé lors de la 12e tripartite tenue en septembre 2006 entre les organisations patronales, la Centrale syndicale et le gouvernement, où a été retenu le principe de la concertation et du dialogue dans toutes les questions ayant trait à l'économie nationale et à la gestion des relations entre les différents partenaires. Outre l'examen de la vision de chacun des patrons et des pouvoirs publics sur la LFC, cette réunion examinera également les solutions envisagées pour faire face aux problèmes et aux conséquences de cette loi sur l'activité des producteurs économiques nationaux. Des problèmes qui s'ajoutent aux nombreuses contraintes que connaissent ces opérateurs dans le marché algérien marqué par un fort taux d'informel, et de nombreuses complications d'ordre bancaire et bureaucratique. Elever le SNMG est-il possible ? Les opérateurs continuent de se plaindre de l'application des nouvelles dispositions relatives à l'introduction du payement documentaire, selon lequel l'opérateur sera appelé à payer les marchandises et les matières importées dès la formulation de la commande, c'est-à-dire avant même la réception des articles demandés. «Des mesures qui auront un impact sur les délais de payement des travailleurs et des cotisations à la sécurité sociale et bien d'autres impacts négatifs à l'égard des travailleurs». Les opérateurs estiment que les pouvoirs publics sont libres de décider de stopper les importations pour protéger l'économie nationale, ce qui est une mesure salutaire. Ils plaident pour la protection des producteurs nationaux qui importent de la matière première et demandent que cette catégorie soit épargnée de ces mesures, dont l'application peut induire à la fermeture des PME algériennes, laissant le champ libre aux entreprises étrangères. La loi de finances complémentaire intervient dans un contexte marqué par le retour de la question sur la revalorisation du SNMG et des salaires des travailleurs en vue d'élever leur pouvoir d'achat. Une question qui va également figurer lors de ce débat entre le patron de l'UGTA et les patrons, en examinant la faisabilité d'une telle décision au moment où le gouvernement insiste sur l'application de cette mesure en lançant le débat après le ramadhan.