L'ordonnance portant loi de finances complémentaire 2009 a institué des dispositions favorisant les investissements nationaux. Les IDE sont soumis à de nouvelles conditions, notamment l'association de partenaires locaux à hauteur de 51%. Des présidents de confédération patronale ont salué ces mesures visant à renforcer l'entreprise algérienne. Le contexte international marqué par une crise économique sans précédant, ayant des retombées négatives sur les recettes algériennes, le manque à gagner est estimé à plus de 100 milliards de dinars pour 2009, a amené l'Etat à réfléchir aux conditions d'investissement. Outre le renforcement de l'investissement à travers le fonds national d'investissement, dont le capital est fixé à 150 milliards de dinars, les pouvoirs publics ont annoncé la création d'une société de gestion des participations éventuelles dans le capital social de sociétés étrangères activant dans le commerce extérieur et obligent les investisseurs étrangers bénéficiant des avantages de l'Andi de réaliser des partenariats majoritairement détenus par un ou plusieurs associés nationaux résidents. Parmi les mesures visant à encourager l'investissement local, il y a lieu de citer le bénéfice de la franchise de la TVA qui n'est accordée qu'au titre des acquisitions d'origine algérienne, sauf dans le cas d'inexistence de production locale similaire, ainsi que la subordination de l'octroi des avantages fiscaux à l'aval du Conseil national de l'investissement (CNI) à tous les investissements étrangers et aux investissements nationaux excédant 500 millions de dinars. L'interdiction d'importation d'équipements usagés même rénovés, l'obligation pour tout investissement direct ou en partenariat de dégager une balance devises excédentaire pendant toute la durée de vie du projet et la possibilité pour l'administration des douanes de recourir à des sociétés spécialisées et agréées pour effecteur le contrôle des marchandises avant leur expédition sur le territoire douanier sont autant de mesures prises pour protéger l'économie nationale et encourager l'investissement local. Les financements nécessaires à la réalisation des investissements étrangers, directs ou en partenariat, à l'exception de la constitution du capital, sont mis en place, précise la loi de finances complémentaire. Lorsqu'il s'agit d'un cas particulier, le recours au financement local est possible. Cette exception sera clarifiée prochainement par un texte d'application. Les investisseurs étrangers devraient donc prendre le risque de venir investir en Algérie avec leurs propres moyens. Il est clair à travers cette disposition que les ressources financières algériennes devraient être exploitées comme il se doit, sachant que des institutions internationales, à l'instar du Fonds monétaire international, ont sollicité déjà l'Algérie pour placer ses avoirs en devises dans des titres obligataires, et ce, dans le contexte d'un monde en manque de liquidités. L'ensemble de ces mesures constitue, selon M. Mehenni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), un cadre favorable aux entreprises algériennes et à l'économie nationale. «Nous nous félicitons des décisions prises pour encourager les investissements nationaux. C'est une bonne chose pour l'économie algérienne. Mais il n'en demeure pas moins que les banques devraient accompagner les entreprises algériennes, même lorsqu'il s'agit de l'achat de matières premières et d'équipements sur le marché international», a tenu à souligner le président de la Cipa, expliquant que les critiques émises par son organisation au sujet de la loi de finances complémentaire portent essentiellement sur le crédit documentaire institué comme seul mode de paiement des importations et la suppression de la procuration pour effectuer les opérations de domiciliation bancaire. Dans le même ordre d'idées, le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, nous a indiqué, pour sa part, que «les dispositions portant sur l'encouragement des investissements locaux sont salutaires». Le président de la CGEA a ajouté que ces mesures de soutien à l'entreprise algérienne sont à même d'encourager la production locale.