Les préparatifs de la prochaine tripartite prévue fin mars vont bon train. Les organisations patronales ont tenu hier une réunion de travail avec les responsables des banques regroupés au sein de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Il s'agit d'une rencontre durant laquelle les deux parties ont abordé les questions ayant trait à la mise en œuvre des dispositions de la loi de finances complémentaire 2009, portant sur les modalités de paiement des importations. Pour le délégué général de l'Abef, Abderahmane Benkhelfa, les discussions ont porté sur les mesures organisationnelles qui permettront aux opérateurs économiques d'effectuer des importations de matières premières sans mobiliser de l'argent, comme convenu dans le texte de la loi de finances complémentaire. Les opérateurs économiques ne peuvent pas donc espérer la suppression de cette disposition qui a soulevé, pour rappel, un mécontentement et des critiques de la part des chefs d'entreprise et de la communauté des affaires. Les débats ont donné lieu à des réflexions sur les démarches à entreprendre pour permettre aux entreprises algériennes importatrices d'intrants de continuer à travailler selon les anciens modes de paiement, dont on peut citer le crédit fournisseur et la lettre de crédit. Actuellement, les sociétés sont obligées de payer au préalable cash leurs importations, en raison des décisions des autorités publiques. L'Etat avait introduit ces mesures afin de sécuriser les opérations d'importation et de réduire les volumes des marchandises achetées sur le marché international. En revanche, les opérateurs n'ont pas apprécié ces dispositions les considérant comme un véritable frein à leurs activités. Le délégué général de l'Abef est formel au sujet des facilitations qui seront prises, en expliquant que les autorités insistent sur des mesures organisationnelles à adopter afin de permettre aux entreprises d'importer uniquement des matières premières destinées à la production. Celles qui sont versées dans l'activité de revente en l'état ne peuvent rien espérer en la matière. Selon M. Benkhelfa, les conclusions des réunions tenues avec les organisations patronales et les responsables des banques seront transmises au comité de suivi et de préparation de la prochaine tripartite présidé par le Premier ministre. Les pouvoirs publics à l'écoute des opérateurs De son côté, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohamed Naït Abdelaziz, a confié que les discussions entamées avec les représentants des banques et des institutions publiques augurent d'un espoir pour aboutir à des décisions à l'avantage des PME qui ont, aujourd'hui, des difficultés pour s'approvisionner en matières premières étant donné les conditions de paiement exigées. «Le travail est en bonne voie et j'ai constaté un rapprochement des points de vue des différentes parties. Nous avons remarqué une écoute attentive de la part des responsables du ministère des Finances. Les groupes de travail mis en place finaliseront sous peu les rapports qui seront apportés à la connaissance du président du comité afin d'être discutés lors de la prochaine réunion des partenaires sociaux», a-t-il souligné notre interlocuteur persuadé que les modes de paiement actuels appliqués aux importations sont contraignants. «Il faut distinguer entre les grandes entreprises, publiques ou privées, et les PME qui éprouvent des besoins financiers énormes. Ces PME ont déjà des difficultés d'accès au financement bancaire, d'où l'intérêt de faciliter les procédures d'importation à défaut de voir ces entreprises fermer leurs unités. Sur ce point, nous avons pu convaincre les autorités bancaires et financières sur les décisions d'assouplissement à envisager afin de sauvegarder cet outil de production», nous fait savoir le président de la CNPA. Cette concertation autour des mesures de la loi de finances complémentaire 2009 a été vivement revendiquée par le patronat durant l'été dernier. Promulguée par ordonnance présidentielle, fin juillet 2009, cette loi de finances complémentaire a bouleversé le monde des affaires en Algérie.