Alors que le ministère de l'Education nationale et les syndicats du secteur approuvent la nouvelle réglementation scolaire, notamment le repos hebdomadaire et la réduction de la durée des cours, les spécialistes sont partagés sur la question. Deux jours après avoir annoncé la réduction de la durée des cours de 60 à 45 minutes, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a changé d'avis en décidant de renvoyer, en accord avec les syndicats du secteur, l'application de la mesure à la rentrée scolaire de l'année 2010. Outre cette mesure, M. Benbouzid a décrété, lors d'une rencontre dimanche avec les représentants des enseignants, les journées de vendredi et de samedi jours de repos hebdomadaire, et ce, en application de la décision du gouvernement. Ainsi, selon le ministre de tutelle, les cours (quatre heures) assurés jusque-là les jeudis seront répartis sur le reste de la semaine. Dorénavant, les enseignants assureront huit heures de cours par jour contre sept heures actuellement. Une décision jugée antipédagogique par certains spécialistes puisqu'«elle aura des répercussions négatives sur la scolarité de l'élève». Selon un pédagogue qui a requis l'anonymat en raison du poste qu'il occupe dans le secteur de l'éducation, avec la répartition des cours du jeudi sur les cinq jours de la semaine, l'enfant sera soumis à une pression beaucoup plus importante. C'est un rythme antipédagogique, affirme notre interlocuteur, puisque, ajoute-t-il, «l'enfant a besoin d'un temps pour assimiler les connaissances et d'un temps pour les jeux». Un avis que ne partage pas le pédagogue Ahmed Tessa. En effet, selon lui, le principe de base en pédagogie est de donner le temps au temps et de gagner le temps pour l'enfant. «L'élève a besoin de temps afin qu'il assimile ce qu'il a appris. Le point fondamental dans la nouvelle réglementation scolaire est le repos hebdomadaire de deux jours et la demi-journée de mardi qui reste utilisable pour les activités sportives et culturelles», explique M. Tessa. Et d'ajouter : «La semaine telle qu'elle est conçue dans la nouvelle réglementation est bénéfique pour l'enfant.» Par ailleurs, l'allongement de l'année scolaire à 35 semaines, souligne notre interlocuteur, permettra à l'enseignant de gérer son programme et de le terminer. «Avec 35 semaines de cours (c'est la norme internationale), l'enseignant a largement le temps pour permettre également aux classes d'examen de procéder à la révision», indique notre source. Le problème qui va être posé, explique M. Tessa, est le contenu des manuels scolaires qui peuvent alourdir la tâche aux enseignants et aux élèves. «L'allègement des programmes qui a commencé depuis deux ans doit continuer», ajoute notre interlocuteur.