Les mesures décidées dans le cadre de la nouvelle réglementation scolaire par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, en concertation avec les syndicats du secteur, n'ont pas trouvé un écho favorable auprès des enseignants. La décision de réduire la durée des cours de 60 à 45 minutes à partir de septembre 2010 et l'instauration d'un repos hebdomadaire de deux jours n'a pas été du goût des enseignants. En effet, ces derniers sont unanimes à exprimer leur étonnement après l'annonce de ces mesures «aberrantes, inacceptables et irréalisables». En se déplaçant d'une classe à une autre, l'enseignant perd quelques minutes, et avec 40 élèves dans une classe, il faut un peu de temps pour ramener le calme. «Dans les 45 minutes, l'enseignant n'assurera en fait que 30 minutes de cours», regrette Rabah Brahimi, enseignant de comptabilité au lycée de Boghni. Un enseignant de philosophie au lycée d'Azazga, Tahar Temzi, qualifie la mesure de «bêtise», puisque, selon lui, l'expérience du Ramadhan montre que la réduction de la durée du cours ne fait que pénaliser les élèves. «L'enseignant ne dispense en réalité qu'un cours de 35 minutes au maximum», souligne notre interlocuteur. Pour sa part, Si Hadj Latif, enseignant de sciences naturelles au lycée d'Iferhounène, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qualifie la mesure de M. Benbouzid d'«insensée», puisque, souligne-t-il, l'enseignant perd au moins 10 minutes avant de commencer son cours. Le repos hebdomadaire de deux jours est critiqué Concernant l'instauration d'un repos hebdomadaire de deux jours, notre interlocuteur affirme que cette décision est inadmissible. Selon lui, la réduction de la semaine à cinq jours pénalisera les élèves, «surtout lorsqu'on sait que les matières techniques ont un volume horaire qui dépasse 33 heures par semaine». Par ailleurs, notre interlocuteur souligne qu'afin d'assurer les cours en cinq jours, les responsables des établissements seront contraints de supprimer l'heure hebdomadaire consacrée à la bibliothèque. De son côté, Rabah Brahimi affirme qu'au lieu de décréter deux jours de repos, le ministère aurait mieux fait d'alléger les programmes scolaires. «Je suis étonné par la déclaration du président de l'association nationale des parents d'élèves qui affirme que les deux jours sont utiles pour l'enfant pour qu'il se rapproche de sa famille», déclare M. Brahimi. Et d'ajouter : «En ces temps, l'enfant a plutôt besoin de se rapprocher de l'école. Il doit rester à l'intérieur de l'établissement pour des séances de sports, de jeux et d'animation culturelle.» Evoquant les conditions difficiles dans lesquelles vivent les enfants algériens, notre interlocuteur affirme qu'accorder deux jours consécutifs de repos influera négativement sur la scolarité des élèves. Abondant dans le même sens, M. Mazni déclare ne pas comprendre pourquoi le ministère n'a pas consacré la demi-journée de vendredi aux cours. Sur un autre registre, les enseignants dénoncent la décision de prolonger l'année scolaire de 27 semaines à 35. «Vu les conditions climatiques et la chaleur, il sera difficile d'assurer des cours au-delà de la mi-mai», déclare M. Brahimi. «Les élèves ne pourront pas supporter la chaleur des moins de juin et de juillet, surtout ceux des classes d'examen», souligne notre source.