Les pays membres de l'UA ayant pris part aux travaux du sommet spécial qui s'est tenu à Tripoli, en Libye, ont publié une déclaration commune dans laquelle sont mentionnées les principales résolutions entérinées. Dans ce document baptisé «Déclaration de Tripoli», les pays membre de l'Union africain (UA) signent la fin de l'état de guerre au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à un conflit remontant à l'année 2003. Publiée à l'issue du sommet spécial de l'UA, la déclaration de Tripoli indique en effet que seuls des actes criminels commis par certains hors-la-loi ont lieu au Darfour à l'heure actuelle, rapporte l'agence de presse officielle soudanaise Suna. La déclaration appelle à l'intensification des efforts visant à faire avancer le processus de paix politique au Darfour afin de parvenir à la stabilité et à la paix. Elle salue les efforts déployés par le représentant commun des Nations unies et de l'Union africaine pour le Darfour, Rodolphe Adada, en vue de trouver une solution globale au problème du Darfour. Le conflit au Darfour a débuté en 2003, lorsque des rebelles de l'ethnie locale ont lancé une lutte armée contre les autorités soudanaises. Les hostilités ont fait quelque 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés, selon des chiffres fournis par l'ONU, alors que Khartoum donne un bilan de 10 000 victimes pour ce conflit. La déclaration de Tripoli réitère en outre la position des dirigeants africains refusant de traiter avec la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis en mars un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar El Bechir, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Ce dernier a d'ailleurs pris part à ce sommet spécial de l'UA, effectuant sa seconde visite en Libye depuis l'émission dudit mandat d'arrêt. Affirmant l'importance de la réhabilitation des régions africaines touchées par le conflit, la déclaration a annoncé que 2010 serait une année de paix et de sécurité sur le continent. Dans la déclaration de Tripoli, l'UA a également réaffirmé son rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernements en Afrique, et s'est engagée à adopter des mesures préventives afin de parer à ce phénomène. Une trentaine de dirigeants africains ont participé à ce sommet spécial, organisé à la veille des célébrations marquant le 40e anniversaire de la Révolution libyenne, dont le point d'orgue a été l'arrivée au pouvoir de Mouammar Kadhafi en septembre 1969. Bouteflika plaide pour la résolution du conflit somalien Brillante intervention que celle faite par le diplomate chevronné qui n'est autre que le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier s'est longuement attardé au cours de son allocution sur la crise qui fait rage en Somalie depuis plusieurs décennies. «La crise en Somalie doit retenir notre plus grande attention et pousser vers une vigilance et un engagement accrus non seulement de l'Afrique mais aussi de la part de toute la communauté internationale», a déclaré le chef de l'Etat algérien. Bouteflika interpelle on ne peut mieux clairement la communauté internationale à s'engager résolument dans la lutte contre le trafic d'armes et contre le terrorisme qui alimente, a-t-il dit, «le conflit en Somalie et dont les effets déstabilisateurs touchent toute la Corne de l'Afrique, voire au-delà». Et d'ajouter qu'il est temps de s'attaquer vigoureusement aux facteurs exogènes et aux éléments qui se nourrissent de ces situations. «La situation en Somalie conduit également à évoquer la piraterie maritime qui sévit au large de ce pays. A cet égard, il convient de rappeler l'évidence selon laquelle le combat efficace contre ce phénomène est largement tributaire du recouvrement complet de l'autorité de l'Etat somalien à travers un soutien déterminé aux institutions fédérales de transition», soutient encore le président Bouteflika. De son avis, le versement des rançons rend encore plus complexe la lutte contre ce phénomène et nourrit les conditions mêmes de l'insécurité. Selon Bouteflika, il est ainsi nécessaire et urgent pour l'Union africaine et ses Etats membres d'apporter une réponse aux crises et aux conflits en adoptant une approche globale qui intègre le traitement des causes des conflits et des tensions en Afrique, la lutte contre le terrorisme et la mise en place des instruments de réponse aux situations de belligérance, à l'instar de l'architecture africaine de paix et de sécurité.