«Catastrophique !» tel est le commentaire fait hier par les associations de parents d'élèves à propos de la rentrée scolaire. Même si la tutelle a rassuré l'ensemble de la famille de l'éducation quant aux moyens mis à la disposition du secteur pour une année scolaire meilleure, louant par là même l'école algérienne qui «n'est plus sinistrée», se basant sur les indicateurs «au vert», les différentes grèves et autres couacs survenus dimanche sont en revanche, de l'avis des parents, annonciateurs d'une année mouvementée. «Comment être optimiste alors que la rentrée scolaire s'est effectuée sans la présence des responsables (directeurs, censeurs) dans plusieurs établissements ?» s'interroge en effet Mustapha Taliouine, président de l'association des parents d'élèves du lycée Okba (Alger) qui note également la défection de plusieurs enseignants «ayant suivi le mot d'ordre de grève lancé par le CLA», précise notre interlocuteur. «C'est le même constat que nous avons établi aujourd'hui (hier ndlr)», déplore M. Taliouine qui n'hésite pas à prédire une année scolaire «négative sur tous les plans». Pour lui, la tutelle fait dans le colmatage. «Ça a toujours été comme ça», fait encore remarquer notre source tout en critiquant l'attitude de la tutelle qui n'a pas jugé utile, selon elle, d'associer les parents d'élèves dans la prise des récentes mesures tels la répartition des vacances scolaires, les changements horaires ou encore le désormais passage de la durée de scolarisation de 27 semaines à 35. «N'y a-t-il pas des gens sérieux chez nous capables de réfléchir sur un secteur aussi sensible ?», s'interroge-t-il encore, évoquant la réforme du système éducatif. «La tutelle veut ruiner le système éducatif», dit-il d'un ton dépité, accusant les responsables du secteur de «contribuer à l'échec scolaire grandissant». Soutenant dans leurs combats les syndicats autonomes du secteur, M. Taliouine n'y va pas avec le dos de la cuillère pour fustiger dans ce sens la tutelle qui se complaît à faire la sourde oreille quant aux revendications légitimes des enseignants pénalisant ainsi les élèves «otages des luttes de clans». «Le bien-être de l'enseignant est synonyme pour nous d'émancipation de nos enfants», dit-il, notant que «d'énormes gaspillages sont consentis durant toutes l'année», au lieu, propose-t-il, «de les verser au profit des enseignants». Notre source n'écarte pas le recours de l'ensemble des associations à la grève en collaboration avec les syndicats autonomes qui ont d'ores et déjà fixé la date du 5 octobre, journée de l'enseignant, pour leur premier «grand débrayage». «Nous y pensons», affirme M. Taliouine. La fédération des associations de parents d'élèves n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. En tout cas, les risques de perturbation de l'année scolaire ne sont pas à écarter d'autant plus que le statu quo syndicats-ministère est toujours de mise.