Le ministre de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a procédé hier au lancement de la carte Chiffa pour les assurés du régime général affiliés à la Cnas au niveau de la wilaya d'Alger. La mise en place de la carte Chiffa pour cette catégorie d'assurés travaillant dans le secteur économique intervient trois mois après le lancement de cette même carte pour le régime des fonctionnaires au niveau de la capitale. «La situation est très particulière à Alger où existent deux régimes différents, à savoir le régime fonctionnaire pour l'administration et le régime général pour le secteur économique. C'est pour cela qu'il existe 49 agences Cnas», a expliqué le ministre. Rappelant que cette carte est opérationnelle uniquement à Annaba et qu'elle concerne la catégorie des retraités seulement, Tayeb Louh est revenu sur les principales échéances arrêtées pour la généralisation de l'utilisation de cette carte. Ainsi, la carte magnétique Chiffa sera généralisée à toutes les wilayas d'ici le début de l'année 2012. Il est question également d'intégrer tous les autres partenaires dans l'utilisation de cette carte avant la fin de l'année 2013 afin d'éviter toutes sortes de difficultés aux assurés. «Une fois l'utilisation de la carte généralisée, les assurés sociaux n'auront aucun problème dans les hôpitaux, chez leur médecin traitant, leurs pharmacies, ainsi que dans toutes les agences de la sécurité sociale», a encore expliqué Tayeb Louh. Actuellement, cette carte est généralisée dans 28 wilayas uniquement. L'utilisation de la carte à puce Chiffa entre dans le cadre du processus de modernisation de la sécurité sociale. Une opération entamée depuis sept ans. La prochaine étape qui entre dans le même cadre concerne l'élargissement du système du tiers payant d'ici l'année 2013 à tous les assurés sociaux. Ce système est opérationnel actuellement pour les retraités, les malades chroniques et ceux dont le salaire est équivalent au SNMG. Le nombre des assurés du tiers payant avoisine actuellement 2,1 millions d'assurés et le montant de remboursement des soins et des médicaments a atteint 61 milliards de dinars en 2008. Toutes ces opérations s'ajoutent à l'instauration du tarif de référence pour les médicaments entrant dans le cadre de la politique de maîtrise des dépenses de la sécurité sociale. Une autre liste des médicaments qui seront soumis à un tarif de référence sera prochainement rendue publique. «Nous avons procédé à la régulation économique du marché des médicaments, ce qui va permettre une transparence dans la gestion de ce secteur, la réduction des dépenses et la baisse des prix de ces produits», a-t-il ajouté. Création de quatre centres de diagnostic Toujours dans la perspective de diminuer les dépenses de la sécurité sociale, le ministre prévoit de mettre en place une politique de diagnostic précoce en vu d'avoir plus de maîtrise sur les maladies. Dans cette perspective, Tayeb Louh a annoncé l'ouverture, en collaboration avec le ministère de la Santé, de quatre centres de radiologie au Nord, à l'Est, à l'Ouest, et au sud. «Ces centres seront ouverts dans le cadre de la prévention contre les maladies dont le traitement coûte cher. On veut prendre en charge les assurés sociaux et prévenir les maladies par un traitement précoce», a-t-il expliqué. Ce système prévoit un système de programmation de toutes les femmes. Une fois qu'elles ont atteint l'âge de 40 ans, le centre les convoque pour passer une mammographie. «Cela va nous aider à diagnostiquer le cancer du sein qui se déclenche, en général, à partir de cet âge», a encore expliqué le ministre. Ce centre est doté du matériel adéquat et la formation du personnel qualifié est en cours en vu d'ouvrir ces centres avant la fin de l'année en cours. Lors d'une visite d'inspection dans une agence de la Cnas de Aïn Taya, le ministre a parlé de l'élargissement des structures de proximité pour les rapprocher des citoyens. «Les assurés affiliés qui se déplaçaient jusqu'à Rouiba pourront régler tous leurs problèmes dans cette nouvelle agence», a-t-il indiqué. Il s'est dirigé ensuite vers le siège de l'inspection du travail de Aïn Naâdja où il a exprimé son mécontentement quant aux mauvais aménagements qui ont été effectués dans cette agence. Dans ce cadre, Tayeb Louh a abordé le programme de réforme des organes de contrôle engagé depuis 2005 qui concerne le SG du ministère, la sécurité sociale et l'inspection du travail, prioritaires dans ce programme. «Il y a eu des opérations de réorganisation et de restructuration de cette structure depuis 2005. Nous avons également ouvert des inspections de wilayas et créé des bureaux d'inspection dans les zones où la densité populaire est importante», a résumé Tayeb Louh. Il est revenu également sur le fichier national des employeurs qui permettra d'identifier tous les employeurs à travers un numéro d'affiliation unique même si le chef d'entreprise détient plusieurs activités dans plusieurs régions.