Que pourrai-je dire à propos de feu Laïdi, âami Laïdi, que nous, les jeunes, aimons à l'appeler affectueusement ainsi. Le fait de penser qu'il ne pourra plus être parmi nous pour confectionner le journal me paraît comme une idée surréaliste, digne d'un film psychédélique, mais l'amertume de la dure réalité veut qu'il se repose en paix. Parmi ses nombreux collègues ici-même au journal Le Temps d'Algérie ou ailleurs, nous avons de l'estime pour lui et surtout pour sa riche carrière qui avait contribué au lancement de différents titres au prix de sacrifices et de douleurs car il le faisait au détriment de sa santé, oui, souffrant du cœur, il aimait son métier et être là pour accomplir sa noble tâche, il détestait laisser tomber les siens. J'ai eu l'honneur de le côtoyer et d'apprendre beaucoup de choses à ses côtés et lui de même, disons que c'était un échange réciproque et fructueux car seul le savoir quand il est partagé s'agrandit. La veille de sa mort, je me suis moqué de lui comme d'habitude concernant sa Une, car il y avait une complicité entre nous, lui, souriant, m'a répondu qu'attends-tu d'une vieille carcasse, j'ai donné le mieux que j'ai pu, «hada ouech halbet el begra». Et quand je pense à cette journée, j'ai des frissons, car retrouvant son vieil ami, il avait parlé de la faucheuse, comme si c'était prémonitoire, ne dit-on pas qu'avant de tirer sa révérence, on ressent ce moment venu. Tu dois savoir âami Laïdi qu'«el begra» a été généreuse et nous avons tous profité de son lait, tu nous manqueras, aller va, repose en paix.