Raymond Domenech n'aime pas que ses joueurs se plaignent. Depuis l'affaire Pires quelques mois après son arrivée à la tête des Bleus, jusqu'à l'épisode Malouda plus récemment, ils sont nombreux les joueurs que le sélectionneur a «blacklistés». Le coach tricolore a sûrement passé son dimanche matin devant la télé et n'a pas dû goûter les déclarations de Karim Benzema. «En club, ça se passe bien mais en équipe de France, je ne sais pas, ça ne se passe pas bien. Je ne joue pas pareil, je ne suis pas trop en confiance. Sur la rentrée dernière (lors du match France-Roumanie au Stade de France, ndlr), j'étais tellement déçu que je n'avais pas forcément envie de jouer, envie de tout donner.» Le mal est profond. Benzema n'a pas envie de jouer en bleu. Il faut dire que l'attaquant abordait cette série de matches internationaux avec confiance. Sa préparation avec le Real Madrid avait été bonne, et Raymond Domenech était venu le voir en Espagne quelques jours avant le rassemblement. Karim Benzema y avait vu un signe et semblait prêt à rendre la confiance placée en lui. Problème, Domenech a préféré faire confiance à André-Pierre Gignac. Déçu de longer la ligne de touche pour s'entraîner pendant une bonne partie de la rencontre, Benzema n'avait plus envie. Qu'il se rassure, tout le monde avait compris son agacement lors de ce match. Une attitude loin d'être exemplaire et qui fragilise encore plus le joueur. «De mon côté, je n'ai aucun problème avec lui. Il faut lui demander s'il a un problème avec moi», ajoute Benzema au micro de TF1. La balle est dans le camp de Domenech. Le plus souvent face à des questions franches, le sélectionneur utilise l'ironie, botte en touche. Il pourrait également faire payer le joueur madrilène en ne l'appelant pas pour les prochains matches internationaux.