La promotion et l'utilisation des énergies renouvelables s'intègrent dans la stratégie nationale de préparation de l'après-pétrole. De nombreux projets sont prévus à court et moyen terme pour développer les sources d'énergie alternatives et l'industrie y afférente. En marge de sa dernière visite de travail dans la wilaya d'Oran, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a annoncé la réalisation, en 2010, d'une centrale électrique fonctionnant à l'énergie solaire. Première du genre en Algérie, elle sera installée à Hassi R'mel et aura une capacité de production de 150 mégawatts. Le ministre a expliqué que la construction de cette infrastructure s'inscrit dans le programme sectoriel de développement de l'utilisation des énergies renouvelables, en particulier la promotion de l'énergie solaire. Eu égard au formidable potentiel du pays, la production de l'énergie solaire est appelée, à moyen terme, à se généraliser à travers plusieurs régions du pays, celles du Sud et du Grand-Sud en particulier. Conscient des enjeux énergétiques futurs qu'imposera, dans les années à venir, le tarissement des sources d'énergie fossiles, le gouvernement a déjà pris une série de mesures pour le développement des énergies renouvelables, dont l'énergie solaire. Chakib Khelil a rappelé à ce propos que son secteur soumettra prochainement au gouvernement le projet de développement de l'énergie solaire et ses usages dans la production de l'énergie électrique, et ce, en vue de négocier les budgets nécessaires y afférents. Pour le ministre, qui intervenait devant un parterre de journalistes de la presse nationale, les technologies pour la production de ce type d'énergie nécessitent «des affectations budgétaires importantes». Un fonds pour préparer l'avenir énergétique On sait déjà que l'Etat consacrera plus de 4 milliards de dinars, soit l'équivalent de 40 millions d'euros pour développer les énergies renouvelables en vue de préparer l'après-pétrole. L'avant-projet de loi de finances pour 2010 prévoit la création d'un «Fonds national des énergies renouvelables», un projet déjà annoncé au début du mois à l'issue de l'audition de Chakib Khelil par le président de la République. Le Fonds sera alimenté par 0,5% de la fiscalité pétrolière, soit 4 milliards de dinars par an et les subventions de l'Etat. Des projets de production d'électricité à partir du solaire sont prévus dans plusieurs wilayas, certains ont été déjà mis en exploitation, notamment dans le Grand-Sud où des dizaines de stations solaires de petite capacité alimentent des villages isolés. Mais c'est la première fois que l'Algérie annonce la construction d'une centrale de la capacité de celle prévue à Hassi R'mel. Selon le ministère de l'Energie et des Mines, l'Algérie produira, dans les prochaines années, environ 300 mégawatts d'électricité grâce au solaire et à l'éolien, précisant que le Fonds national des énergies renouvelables servira aussi à développer une véritable industrie liée à ces énergies. L'ENIE au cœur du solaire Les précisions de M. Khelil interviennent au moment où se tient au Cesam de Ghardaïa le 1er Solar'Sud, un salon professionnel dédié aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l'énergie. Cette rencontre, organisée en partenariat avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de la wilaya de Ghardaïa et le Centre des énergies renouvelables, a vu la participation de plusieurs opérateurs du secteur de l'énergie. Toujours à ce propos, il faut rappeler que l'Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) dispose d'une filiale spécialisée dans la production de panneaux solaires. L'entreprise compte mettre sur le marché des panneaux de différentes capacités. Ces panneaux sont utilisés entre autres pour la production de l'énergie domestique ou pour les collectivités et équipements publics (écoles, centres de santé, postes de gendarmerie), les fermes et les petites unités artisanales, le pompage de l'eau, l'éclairage public et l'alimentation des relais de transmission de télévision, radio et téléphone mobile.