L'Algérie a décidé de développer l'industrie du nucléaire. C'est ce qui a été annoncé samedi par le ministre de l'Energie et des Mines. A cet effet, une loi va être élaborée pour organiser ce domaine très sensible de l'industrie. Il faut rappeler que cette annonce ne vise que la relance de projets qui sont venus à maturité dans les années 1970. A l'époque, il s'agissait de maîtriser un domaine très complexe afin de le mettre au profit de projets de développement tels que l'électricité ou le dessalement de l'eau pour subvenir aux besoins grandissants de la population afin qu'elle accède au progrès. Ce que les spécialistes de la question appellent « l'utilisation du nucléaire à des fins civiles ». Surtout que les réserves en uranium du pays sont appréciables. Beaucoup de pays dans le monde, surtout ceux qui vivent une dépendance vis-à-vis de l'approvisionnement en hydrocarbures, ont développé des programmes ambitieux dans le domaine. Actuellement, on dénombre environ 439 centrales nucléaires dans le monde dédiées à la production de l'électricité. Selon les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie (AIE),16% de l'électricité dans le monde sont produits grâce au nucléaire. En Algérie, le projet de développement de la filière du nucléaire procédait de la volonté des pouvoirs publics de faire accéder le pays aux nouvelles technologies et à leur maîtrise et préparer aussi le pays à l'après-pétrole en matière d'approvisionnement énergétique. Beaucoup d'argent a été investi dans la formation et la recherche. A l'époque, un site a même été identifié pour implanter une centrale nucléaire pour la production de l'électricité et le dessalement de l'eau de mer. Mais la baisse des prix du pétrole en 1986 et la crise qui en a résulté n'ont pas favorisé les projets. La situation actuelle permet la relance de tels projets. De plus, la hausse du prix de l'uranium sur le marché international constitue un bon signal pour développer la coopération. La conjoncture internationale marquée par des prix élevés de l'énergie, les dispositions du protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre et l'instabilité dans les régions productrices ont amené beaucoup de pays à relancer le nucléaire, industrie propre par excellence, pour la production de l'électricité. La sécurité des approvisionnements, qui reste assurée quand même par des énergies non renouvelables, milite aussi pour la diversification des sources d'énergie. Même si elle est dotée de réserves appréciables en matière d'hydrocarbures, l'Algérie ne peut rester en marge de ce mouvement qui touche toute la planète. A long terme, la sécurité des approvisionnements en matière d'énergie ne peut se concevoir sans la diversification des sources et la maîtrise des énergies renouvelables telles que le nucléaire ou le solaire.