Des chercheurs de l'institut Pasteur et de l'Inserm sont parvenus à traiter et à prévenir chez des souris une infection due au virus du chikungunya, ce qui ouvre la voie à «la mise au point rapide d'un premier traitement spécifique contre l'infection». Leurs travaux ont été publiés le mois dernier dans la revue Journal of Infectious Diseases. Les chercheurs ont utilisé le plasma sanguin de quelque 600 patients réunionnais qui avaient développé la maladie. Ces derniers, dont les anticorps restent présents dans le plasma sanguin plusieurs années après l'infection, sont immunisés contre le virus. Il a été établi que ces anticorps, une fois purifiés, pouvaient bloquer l'infection de cellules inoculées in vitro en laboratoire et guérir des animaux infectés par le virus. L'effet était aussi préventif, puisque aucune des souris ayant reçu ces anticorps «n'a développé la maladie après administration du virus». Les chercheurs rappellent que «l'utilisation de sérum à visée anti-infectieuse, ou sérothérapie, est connue de longue date», et a été utilisée pour la première fois à la fin du XIXe siècle. Les usines du LFB devraient produire prochainement des lots pour la réalisation d'études cliniques en cas d'émergence de nouveaux foyers du virus. «Ce traitement pourrait notamment être utilisé auprès des personnes à risque, susceptibles de développer des formes graves de la maladie. Le chikungunya est une maladie virale transmise par des moustiques, qui cause notamment de la fièvre et des douleurs articulaires. Il avait été à l'origine d'une épidémie en 2005-2006 dans l'océan Indien. Le chikungunya avait fait 125 morts dans l'île de la Réunion.