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Ahmad Suradji
Serial killer
Publié dans Le Temps d'Algérie le 30 - 09 - 2009

Ce «sorcier» indonésien a assassiné 42 femmes pour accroître ses pouvoirs magiques... Du moins, c'est ce qu'il a affirmé aux policiers. Il faisait croire à ses victimes que, contre une belle somme d'argent, il allait leur permettre de garder leur époux ou de guérir plus vite d'une maladie. Lors d'un rituel, il les emmenait chez lui, les enterrait jusqu'à la taille et... les étranglait.
Ses trois femmes l'ont aidé dans ses meurtres. La première a été jugée avec lui, et reconnue coupable. Le 2 mai 1997, la police indonésienne a arrêté Ahmad Suradji, 48 ans, qui se décrivait lui-même comme un «médecin sorcier», après avoir découvert le corps d'une jeune femme dans une plantation de cannes à sucre abandonnée, près de sa maison, non loin de Medan, la capitale du nord Sumatra.
Les policiers s'étaient rendus chez lui après que le père de l'une de ses victimes ait déclaré sa disparition alors qu'elle était allée lui rendre visite. Leur intention était uniquement de vérifier s'il était la dernière personne à l'avoir vu, mais ils ne le soupçonnaient pas d'être un terrible assassin.
Suradji, un éleveur, également connu sous le nom de Nasib Kelewang ou Datuk Maringgi, a avoué avoir assassiné 16 femmes en l'espace de cinq ans.
Mais une fouille de sa propriété a permis de trouver des vêtements et des montres appartenant à 25 femmes disparues. Suradji a alors été interrogé avec plus d'insistance et a finalement avoué avoir tué
42 femmes durant onze ans !
La police a commencé à creuser dans le champ de cannes jouxtant son habitation et a déterré plusieurs dizaines de corps de femmes.
Ses trois épouses (ses sœurs, semble-t-il) ont également été arrêtées pour l'avoir aidé à commettre les meurtres et à cacher les corps.
Le sorcier était respecté, presque vénéré, par les habitants de sa ville, car ils croyaient réellement qu'il possédait des pouvoirs surnaturels, et le sollicitaient souvent pour obtenir des médicaments ou des conseils spirituels.
Le fait de consulter des sorciers est commun en Indonésie, même si personne ne s'en vante. Bien des femmes lui demandaient d'utiliser ses pouvoirs pour assurer la fidélité de leur mari (en Indonésie, les femmes n'ont aucun recours contre un époux infidèle ou qui les abandonne avec leurs enfants).
Certaines croyaient qu'il les aiderait à être plus riches ou en meilleure santé. Nombreuses sont les prostituées qui l'ont contacté afin qu'il les aide à séduire les hommes plus facilement.
La police pense que les victimes ont pu être trop embarrassées pour avouer à leur famille qu'elles demandaient l'aide d'un sorcier, et c'est ainsi que leurs disparitions n'ont été reliées ni entre elles, ni avec Suradji.
Et comme trop souvent, les disparitions des prostituées ont inquiété uniquement leurs familles et non les autorités locales...
Après que Suradji ait admis avoir tué 42 femmes et que les corps aient été peu à peu déterrés, des familles locales ont expliqué que des femmes de leur entourage avaient disparu.
Durant le procès, Suradji et ses épouses ont tout nié. Ils ont affirmé avoir avoué les meurtres sous la torture... Malheureusement pour eux, les 42 corps avaient été retrouvés par la police.
De nombreux Indonésiens, bien que choqués par l'étendue de ses crimes, ont expliqué qu'ils comprenaient ses actes : il était un sorcier et ceux-ci utilisent souvent des moyens macabres pour augmenter leurs pouvoirs. Des sorciers offrent leurs services à Jakarta même, dans les centres commerciaux modernes de la capitale. Les gens qui les consultent affirment accepter les risques inhérents au surnaturel... Plusieurs sorciers ont été arrêtés auparavant pour avoir agressé ou violé leurs clientes.
Le 27 avril 1998, Suradji et sa première épouse, Tumini, ont été reconnus coupables de 42 meurtres. Les deux autres épouses ont quitté la ville.
Suradji n'a montré aucune émotion à l'énoncé du verdict, mais la population locale, amassée dans le tribunal, n'a pas caché sa joie.Ahmad Suradji et son épouse Tumini ont tous deux été exécutés par un peloton d'exécution.


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