Deux jours après le décès dans des conditions dramatiques de la jeune lycéenne K. Sihem, la consternation a atteint son paroxysme au lycée Bouatoura. Tous les témoignages ont accablé les services de secours qui auraient, selon eux, «tardé à intervenir». Les élèves, notamment ceux des classes de terminale du lycée Bouatoura, sont en proie à une très grande affliction suite au décès de Sihem, décédée vers 16h durant son transfert à l'hôpital. Les conditions qui ont entouré ce drame sont encore non connues d'une manière précise, mais certaines sources affirment avec assurance que «la défectuosité de la pompe qu'utilisait la jeune fille et l'absence d'oxygène à l'intérieur de l'ambulance qui l'a transférée et au sein de la polyclinique de Châteauneuf où s'est rendu l'ambulance sont les facteurs aggravants à l'origine de son décès». Selon les premiers éléments d'informations recueillis sur place auprès de certains élèves, «la jeune Sihem aurait, vers 15h00, été prise d'un profond malaise dans la classe et se serait évanouie». «La prof et les autres enseignants ont immédiatement alerté la direction, laquelle aurait fait appel aux urgences», indiquent un groupe d'élèves qui ajoutent que «l'ambulance est arrivée environ une demi-heure après et ce n'est que sur place que les ambulanciers ont constaté l'absence de bouteilles d'oxygène avec lesquelles ils auraient pu lui sauver la vie». D'autres témoignages affirment que «même à la polyclinique de Châteauneuf, il n'y avait pas d'oxygène». D'une manière formelle, la plupart des témoignages affirment que «c'est durant son transfert qu'elle est décédée.» Des témoignages empreints d'émotion qui remettent en cause la prise en charge sanitaire de l'élève et la négligence caractérisée par l'absence d'oxygène dont sont censées être équipées l'ambulance et la polyclinique. Par ailleurs, indiquent des témoignages, «à la suite du constat d'absence d'oxygène, la victime a été dirigée vers un autre hôpital (Birtraria ou Béni Messous) et c'est durant ce trajet que la victime a rendu l'âme. Voilà un cas de négligence qui relance le débat sur la prise en charge sanitaire en milieu scolaire et universitaire. «Si le lycée avait eu un moyen de locomotion et un médecin sur place, notre Sihem serait encore parmi nous», fulmine une élève visiblement très affectée par la disparition de son amie âgée d'à peine vingt ans. Il va sans dire que cette remarque partagée par bon nombre d'élèves devrait susciter la réaction des autorités civiles mais également de la tutelle, à savoir le département de Benbouzid qui se voit dans l'obligation de revoir sa stratégie en matière de prise en charge sanitaire des élèves à tous les niveaux. Il est à signaler que les parents d'élèves ne manqueront pas d'exiger la vérité sur les conditions de ce drame auquel personne n'est resté insensible. Repose en paix, Sihem.