Le lycée de Tadmaït est en effervescence depuis hier matin. Tout a commencé avec la traduction devant le conseil de discipline de l'établissement de deux lycéens considérés comme étant des jeunes insupportables et dont le lycée semble vouloir s'en passer. Les camarades de ces deux lycéens ne l'entendent pas de cette oreille et hier matin, ils se sont solidarisés avec les deux promis à l'exclusion. Alors que l'administration et les professeurs du lycée se préparaient à entamer la journée d'école, les lycéens, regroupés devant le portail, ont refusé de pénétrer dans les classes et mieux encore, ils ont cadenassé le portail du lycée en interdisant l'accès aux élèves. Les deux élèves désormais exclus de l'établissement après, semble-t-il, avis de la direction de l'éducation, sont en fait juste un faire-valoir, et la protestation toute pacifique enregistrée hier est, selon les élèves, une sorte de prétexte pour dire leur ras-le-bol ! Quelques élèves disent avoir des tas de problèmes à soulever, et d'affirmer à voix haute leur refus d'être considérés comme «la dernière roue de la charrette». Les enseignants, eux, sont tous en classe, attendant la venue des élèves et de dire «la situation du lycée n'est ni pire ni meilleure que celle des autres lycées du pays! Nous sommes là pour travailler et les élèves ne veulent pas rentrer». Il semble bien qu'il y a comme une sorte de discours parallèle entre les adultes et les lycéens qui, avec cette action, appellent plutôt au secours. Pour revenir aux deux élèves exclus, il est souligné par des parents d'élève que «l'exclusion n'est pas la solution. Chaque comportement a une explication, c'est aux adultes et enseignants de comprendre les messages». En fait, des adolescents aussi sages que des images, sont des adolescents malades, et leur cri est à comprendre et non à sanctionner.