Le secteur de l'éducation est en ébullition. Cinq syndicats autonomes affiliés à l'intersyndicale de la fonction publique (CLA, Cnapest, Cnes, Conseil national du secteur de l'éducation affilié au Snapap et Satef) observent aujourd'hui une grève générale à l'occasion de la journée de l'enseignant, assortie d'un rassemblement des cadres syndicaux devant le ministère de l'éducation nationale. Une journée de protestation décidée en commun accord par ces syndicats «afin d'exposer notre mécontentement, notre force et réitérer nos revendications», écrivent-ils dans un communiqué rendu public. Même s'ils estiment que leurs actions, notamment le rassemblement devant le ministère de l'éducation nationale, ne vont pas laisser indifférents les pouvoirs publics «qui sortiront leur arsenal pour réprimer, comme à l'accoutumée», pense Sadali du Satef, qui dénonce par la même occasion «des méthodes non civilisées pour faire face à des rassemblements pacifiques», les représentants des syndicats affirment à l'unanimité que «les mouvements de protestation commenceront à partir du 5 octobre». Cette décision collective confirme la menace brandie au lendemain de la rentrée de paralyser tout le secteur qui se débat déjà, selon les mêmes sources, «dans une situation catastrophique sur le plan pédagogique et social (surcharge des classes et des volumes horaires, réduction des postes budgétaires, non modification du statut particulier, non promulgation du régime indemnitaire, perte vertigineuse du pouvoir d'achat, précarisation de l'emploi…) Le mouvement social a également pour objectif de dénoncer, notent-ils, «la fuite en avant des pouvoirs publics et leur absence de volonté à répondre à nos revendications en créant des diversions par de faux problèmes» estiment-ils encore, tout en qualifiant la rentrée scolaire de «dramatique». D'autres syndicats menacent eux aussi de recourir à des mouvements de protestation. Le Snapest qui s'inscrit dans la logique de protestation n'a pas encore déterminé les moyens de la protesta, mais il reste évident, pour lui, que «la réédition de la grève de 2003 qui a paralysé tout le secteur pendant 2 mois est envisageable dans la mesure où la tutelle continue d'afficher son mépris des revendications légitimes des enseignants». L'Unpef, de son côté, envisage d'observer des grèves cycliques de 3 jours. Outre les revendications d'ordre socioprofessionnel et pédagogique, les syndicats «exigent» d'être reconnus comme partenaires sociaux «incontournables» dans toute négociation, déniant par là même à l'UGTA sa représentativité dans le secteur. Ils revendiquent également le «droit à la grève dénié depuis 2005», tout comme ils accusent la tutelle de pousser la situation au pourrissement. L'année scolaire en cours risque d'être sérieusement perturbée.