Les autorités locales de la wilaya de Aïn Defla ont célébré jeudi 8 octobre la commémoration du 52e anniversaire de la mort du chahid Ali Amar. Une gerbe de fleurs a été déposée sur la stèle érigée à sa mémoire et celle de ses compagnons au niveau de la Pointe des blagueurs, une esplanade située sur les remparts sud de la ville et où Ali La Pointe, de son vrai nom Ali Amar, venait jouer avec ses amis d'enfance, sautait de ces remparts pour rejoindre les jardins de Guergour fuyant les policiers qui lui courent après suite à une bagarre avec les fils des colons de l'époque Apres la lecture de la fatiha, les anciens milianais qui ont connu Ali La Pointe ont chacun à son tour témoigné du courage de ce jeune qui se battait pour la vie et que les Français appelaient délinquant. Issu d'une famille modeste, Ali Amar naquit le 14 mai 1930 au quartier El Anasseurs dans la commune de Miliana. Bien qu'il fit des études primaires, les conditions de vie étant difficiles, il deviendra adulte avant l'âge. Ainsi, pour subvenir aux besoins de sa famille, il sera porteur de couffins, vendeur de journaux à la criée, cireur pour enfin se convertir en pickpocket et deviendra par la force des choses un vrai délinquant qui connaitra à plusieurs reprises les geôles de l'administration coloniale et ce malgré l'éducation religieuse qu'il avait acquise à la Medersa. Il a aussi entendu parler des héros de la révolution algérienne également natifs de Miliana tels que Mohamed Bouras père du scoutisme algérien, de Mustapha Ferroukhi, ce grand diplomate recherché par la DST pour ses virulentes déclarations et écrits dans son journal " La voix du peuple "et les actes de sabotage qu'il commettait sur le territoire français même. A Berrouaghia où il fut transféré lors d'un de ses séjours en prison, il rencontra des moudjahiddines incarcérés, des commissaires politiques enfin des nationalistes qui lui inculqueront une éducation politique. Ali La Pointe avait compris à ce moment là que voler un algérien ,le frapper où le maltraiter était prohibé " haram ".Par contre voler ,maltraiter et même tuer un colon , un français , un harki était permis par la religion et par l'organisation FLN . Pour avoir vécu longtemps à la Casbah où il trouvait refuge après ses razzias ,Ali La Pointe ne se fit pas prier pour rejoindre le responsable de la wilaya IV Yacef Sadi. L'itinéraire de l'héros n'est pas à rappeler puisque seul ses compagnons d'armes sont capables de le raconter. Le 8 octobre 1957, dans leur cache à Abrames, au centre de la Casbah Ali la Pointe en compagnie de Hassiba Ben Bouali, du petit Omar et Bouhamidi, ont été exécutés à la dynamite .Une exécution digne de la plus grande barbarie du siècle.