L'hôpital Amirat Slimane de Aïn M'lila a enregistré durant le week-end 8 cas d'intoxication suite à la consommation de champignons vénéneux achetés dans la localité de Aïn Kercha. L'état de santé des victimes est stationnaire, selon une source hospitalière qui n'écarte pas la possibilité d'enregistrer d'autres cas durant les jours qui viennent. Ces hospitalisations ont ravivé le souvenir des 31 cas d'intoxication dont 4 décès enregistrés l'année dernière dans cette même période et dans la même région suite à la consommation de champignons de type phalloïde. «Il suffit qu'il y ait un seul champignon de ce type pour provoquer le décès», selon le chef de service de toxicologie du CHU de Constantine. Ce dernier a précisé que «l'intoxication est due essentiellement à la classe des champignons de la famille des amanites qui présentent des formes comestibles, indigestes et toxiques, tel l'amanite vireuse qui est comestible, l'amanite panthère qui est indigeste et l'amanite phalloïde responsable d'une atteinte hépatique (cytolyse hépatique)». Il est à préciser également que cette période de l'année est celle de la cueillette de ce type d'aliments. Elle nécessite néanmoins l'intervention des professionnels qui sachent faire la différence entre les champignons toxiques et bénins. Or, il se trouve que la cueillette se fait d'une manière sauvage et ce sont généralement les enfants qui s'adonnent à ce genre d'activité pour pouvoir vendre leur collecte aux abords des routes. Pourtant, les scientifiques précisent que «parmi les milliers d'espèces de champignons, seule une trentaine serait dangereuse pour l'homme. Cependant, la reconnaissance de ces espèces dangereuses est souvent peu évidente pour le profane et la confusion entre un champignon toxique et un champignon comestible est une des première cause d'intoxication». Enfin, une nouvelle campagne de sensibilisation et d'information s'avère urgente afin d'éviter le même sort à d'autres personnes, selon les médecins qui insistent sur l'implication du ministère de la Santé, le ministère de l'Agriculture et le Centre national de toxicologie (CNT) pour mener cette campagne.