Huit femmes sur dix ne bénéficient actuellement d'aucun examen spécifique après une première fracture, alors qu'elles ont de grands risques d'être atteintes d'ostéoporose. Elles ne reçoivent donc aucun traitement contre cette fragilisation de leur squelette. Car l'ostéoporose évolue sans symptôme jusqu'à ce qu'elle se révèle brutalement par une fracture. Cette absence de manifestations n'en fait pas moins une maladie coûteuse pour la collectivité, pourvoyeuse de dépendance ainsi que de séquelles douloureuses pour tous ceux qui en sont atteints - les hommes peuvent également être concernés - et potentiellement mortelle. C'est le message que veut faire passer le GRIO (Groupe de recherche et d'informations sur les ostéoporoses) en cette Journée mondiale contre l'ostéoporose. Les chiffres sont éloquents, en particulier ceux des dépenses de santé générées par les trois fractures qualifiées de majeures chez les femmes. En 2006, les fractures de l'épaule ont coûté 42 millions d'euros, pour près de 11 500 hospitalisations, celles du poignet 69,2 millions d'euros pour près de 31 000 hospitalisations et celles de la hanche 256 millions d'euros dans le secteur public et 55 millions d'euros dans le secteur privé pour un peu plus de 50 000 séjours hospitaliers, sans compter le prix des prothèses. À ceci, il faut ajouter un coût humain : une personne sur dix ayant une fracture décédera des complications de cet accident. Et cela ne concerne pas que les fractures «lourdes», notamment celles du col du fémur. De plus, une première fracture, comme celle de la hanche, double le risque de nouvelle fracture de cette même articulation. Et pourtant, il existe des moyens de dépistage et de prévention efficaces. Une prise en charge par l'assurance-maladie de l'ostéodensitométrie (examen qui permet d'évaluer l'importance de la déminéralisation) et des traitements contre l'ostéoporose a été instaurée il y a trois ans. Le but était de réduire de 10% le nombre annuel de fractures du col du fémur. Il est loin d'être atteint, précise le GRIO, qui estime qu'il faut davantage sensibiliser les femmes et bien leur dire que l'ostéoporose n'est désormais plus une fatalité.