Photo : Slimene S. A. Conséquence de la station verticale, le mal de dos est un symptôme très répandu parmi la population algérienne puisque 1 patient sur 5 s'en plaint. C'est le constat fait, hier, par le Professeur Sabira Abtroun, chef de service rhumatologie du CHU Bab El-Oued lors de la journée de formation médicale continue organisée par la Ligue algérienne anti-rhumatismale (LARR) à Alger. Cette pathologie, constate le professeur, est en continuelle augmentation ces 20 dernières années. «C'est un véritable problème de santé publique». «Si des facteurs génétiques favorisent l'apparition de cette lombalgie chez certaines familles, l'obésité et le surpoids sont un facteur aggravant», estime le Pr Abtroun. Abordant le sujet de la polyarthrite rhumatismale (PR), le Pr Aïcha Ladjouze-Rezzig, présidente de la LAAR, a souligné que c'est une maladie pouvant toucher, (avec son développement) le cœur, les poumons et les reins et estimé que «50% des patients arrêtent de travailler 5 ans après l'apparition de la maladie». Elle a expliqué que la PR est le premier rhumatisme clinique, soulignant que 1% de la population, soit près de 300 000 personnes, en est touché avec une très nette prédilection pour les femmes. Pour le professeur Ladjouze, les causes de cette pathologie, en plus de la prédisposition génétique, sont les facteurs environnementaux d'origine infectieuse, comme les bactéries et les virus qui déclenchent le processus inflammatoire, difficile à arrêter. Tout en admettant qu'il n'existe pas de traitement validé pour les différentes polyarthrites, Ladjouze affirme que le traitement de la PR comprend plusieurs volets. Il s'agit d'informer le patient avec l'aide de brochures et de dépliants écrits dans les deux langues, le traitement médicamenteux, la réadaptation fonctionnelle, très importante pour éviter le handicap et le traitement chirurgical qui est inexistant chez nous alors qu'en France un patient peut subir plus d'une trentaine d'interventions. L'autre pathologie rhumatismale évoquée est l'ostéoporose. Pour le professeur Dahou du CHU Bab El- Oued, l'ostéoporose, caractérisée par une fragilisation de l'os, est la conséquence d'une diminution de la masse osseuse. Elle est plus fréquente chez les femmes après la ménopause. Touchant le plus souvent le col du fémur, les poignets, la hanche et les vertèbres, l'ostéoporose est responsable chaque année de milliers de fractures en Algérie. Dès la cinquantaine, près d'une femme sur deux est victime d'une telle blessure. Une alimentation pauvre en calcium ou une activité physique insuffisante chez les adolescents peuvent être responsables d'un déficit d'acquisition du capital osseux. Pour ce qui est du traitement de cette affection des os, le Pr Dahou a rappelé que «que les femmes souffrant de cette pathologie ne sont pas soignées alors que d'autres le sont sans qu'elles nécessitent cela», affirme-t-elle. Comme elle a déploré la réaction de la CNAS à propos du remboursement de certains traitements. «Il faut attendre que le malade se soit fracturé pour être hospitalisé et traité», dira Mme Dahou.