Inauguré en 1913, le siège de la Grande-Poste d'Alger- Centre intéresse actuellement les services de la Direction de la culture de la wilaya qui préparent un dossier technique afin de classer l'édifice comme patrimoine culturel. Un dossier similaire est en cours d'élaboration concernant un éventuel classement du siège de la wilaya qui date, lui aussi, de l'époque coloniale. Les services de la Direction de la wilaya préparent depuis quelque temps un dossier à soumettre au ministère de tutelle dans le but d'inscrire sur la liste de l'inventaire supplémentaire des biens culturels de la nation l'immeuble de la Grande-Poste et le siège de la wilaya, qui se trouvent dans la commune d'Alger-Centre, comme étant «sites culturels et historiques». L'information a été donnée, la semaine dernière par la directrice Badia Sator aux membres de l'APW et de l'exécutif de la wilaya, réunis en session ordinaire. Mme Sator s'est toutefois limité à faire état de ce projet sans entrer dans les détails. A travers cette opération, la Direction de la culture ambitionne à terme de classer ces biens immobiliers conformément aux dispositions de la loi 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel. Autrement dit, si la Grande-Poste et le siège de la wilaya, rue Aslah Hocine, sont classés «monuments historiques», ils seront mis sous la protection des services du ministère concernant leur réhabilitation, leur préservation et leur utilisation. C'est que les deux immeubles présentent un grand intérêt du point de vue de l'architecture. Le domaine public les a hérités du temps de la colonisation. En effet, la Grande-Poste a été inaugurée au cours de l'année 1913. «L'architecture de la Grande- Poste qui représente un projet prestigieux sur ce boulevard Lafferière (actuel bd Khemisti) et dont l'œuvre est signée par les architectes Voinot et Tondoire en 1911, peut être considérée comme le résultat de la synthèse d'une typologie et d'un certain savoir-faire constructif comme l'utilisation de la structure métallique, issus de la tendance néo-classique du XIXe siècle auxquels nous avons greffé quelques signes de l'arabité décorative : la coupole, les arcs outrepassés brisés, les stalactites, la faïence polychrome en soubassement des murs, le stuc ciselé et les trois formes de décors de l'architecture arabo-musulmane, à savoir : la géométrie, l'écriture et la végétation», a écrit Samar Kamel, architecte restaurateur, en juin 2008. Selon lui, ce monument «arrive jusqu'à nous après avoir traversé une période de temps conséquente, un siècle environ, marquée par l'apparition de quelques fissures et lézardes. L'édifice est exposé à certains facteurs potentiels de dégradation à cause de sa situation en milieu urbain fortement consolidé et à proximité de la mer». «Nous pensons qu'il est urgent de songer à formuler un dossier de classement de la Grande-Poste», a ajouté l'architecte. Cet appel n'est pas, semble-t-il, tomber dans l'oreille d'un sourd. Le siège de la wilaya lui aussi date de l'époque coloniale. L'année dernière, plusieurs travaux de consolidation de structures ou de réaménagement des bâtiments y ont été effectués. Cette opération aurait été déclenchée à la suite des informations officielles faisant état de la vulnérabilité du bâtiment (au même titre que le siège du Gouvernement et les locaux de l'hôpital Mustapha) à un fort séisme à l'exemple de celui qui a ravagé la ville de Boumerdès en mai 2003.