A l'instar des grandes villes du pays, les prix de l'immobilier à Constantine sont excessifs.Le marché de l'immobilier est devenu un espace bien propice aux bonnes affaires, d'autant que la carte des prix au mettre carré n'obéit à aucune logique. Les prix varient d'une zone urbaine à une autre et d'un quartier à un autre. Le prix du mettre carré d'un appartement type F3, situé dans les quartiers classés résidentiels, a dépassé 100 000 DA, ce qui confirme l'anarchie et la spéculation qui règnent dans ce secteur économique. Les tarifs affichés dans les différentes agences immobilières ou ceux exigés dans le cadre de la vente sans intermédiaires se contredisent. Une virée effectuée à travers quelques agences, implantées au centre-ville de Constantine, nous a permis de constater que les prix sont en hausse et qu'ils ne sont plus à la portée des bourses moyennes. «Les moyennes bourses ne peuvent plus acheter un appartement, situé au niveau des quartiers de l'ouest de la ville», affirmera M. Ayachi, propriétaire d'une agence immobilière. Et d'ajouter : «Les prix sont exigés par les propriétaires des biens. La marge des négociations des prix est très limitée, car elle ne dépasse pas, généralement, les 5 millions de centimes.» Aucune logique dans les prix En effet, les prix pratiqués actuellement n'obéissent à aucune logique. Le prix d'un appartement type F3 situé aux quartiers du Koudiat, du 5 Juillet, du 20 Août et de Boudjennana est de 700 millions de centimes, alors qu'il était, il y a quelques années seulement, à 300 millions de centimes ! Les prix des appartements, classés bâtisses en bonne état de l'ère coloniale, sont intouchables puisque leurs prix ont dépassé les prévisions des observateurs les plus avertis. «Les prix sont inacceptables, un simple F3 à la cité Filali coûte 650 millions de centimes, alors que son prix ne dépassait pas le seuil de 150 millions de centimes, il y a quelques années seulement», lancera un éventuel client, rencontré dans une agence. Le prix d'un F4 d'une surface de 150 à 160 m2, situé dans un quartier résidentiel à l'avenue de la République est de 3 milliards de centimes, soit le prix d'une villa, il y a deux ans seulement ! Même les prix des petites maisons de Bab El Kantra, l'un des plus vieux quartiers de la ville, sont inabordables. «Plusieurs maison ont été cédées récemment à 800 et 850 millions de centimes», révélera M. Mehdi, propriétaire d'une agence. La plupart des bâtisses les moins chères, par rapport aux prix actuel, sont situées à l'est de la ville telles les cités populaires d'El Gamas, de Boumerzoug, de Sakiet Sidi Youcef, de Daksi Abdesselam, d'Oued El Had, en plus des cités de Kouhil Lakhdar et des Chasseurs au sud-ouest de la ville des Ponts. Dans lesdits quartiers, le prix du mètre carré oscille entre 6000 et 8000 DA. Ainsi, un petit appartement coûte entre 300 et 450 millions de centimes. Les prix des villas les moins chères basculent entre 2 et 5 milliards de centimes, alors que les plus chères dépassent largement les 6 milliards, selon les propos de nos interlocuteurs. Du côté des locaux à usage commercial, les prix sont plus qu'exagérés. Une bâtisse de 900 m2, comportant 132 locaux commerciaux, est proposée à 18 milliards de centimes. Le prix d'un local de quelques mètres carrés, situé à l'avenue Abane Ramdane, au centre-ville, est de 4 milliards de dinars, sachant qu'un local commercial de la même superficie, mais qui se situe à Boussouf, est vendu à 120 millions de centimes ! Les prix de location des appartements ont pris les ailes. Le citoyen en quête d'un logement est obligé de débourser jusqu'à 50 000 DA le mois pour un F3 simple ! «Les appartements de l'avenue Aouati Mustapha sont loués entre 3 et 5 millions de centimes le mois», dira M Ayachi.