Le secteur de la santé risque la paralysie totale. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) entamera une grève cyclique de 3 jours par semaine à partir du 23 novembre, et ce, pendant un mois, pour réitérer la plateforme de revendications des praticiens et dénoncer l'absence de volonté de la tutelle de promouvoir le dialogue et la concertation. C'est ce qu'a déclaré hier, Lyes Merabet, président du SNPSP lors d'une conférence de presse animée au niveau du siège du syndicat. «Devant le constat consommé de non-prise en charge des principales revendications, à savoir le statut particulier dans sa forme négociée et le régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif; nous avons opté pour une grève cyclique de 3 jours par semaine à partir du 23 novembre, reconduite automatiquement durant un mois», a expliqué le conférencier. Cette décision, prise à l'issue d'une session du conseil national du SNPSP qui revendique par ailleurs 10 000 adhérents sur 17 000 à l'échelle nationale, est motivée également par «l'absence de volonté réelle de la part du ministère de promouvoir le dialogue et la concertation». Pour M. Merabet, qui dénonce également les entraves au libre exercice du droit syndical, «il y a absence totale de culture de communication au niveau du ministère». «Nous avons sollicité la tutelle à plusieurs reprises sans résultat», regrette le conférencier qui rappelle que la dernière réunion remonte à mai 2009. «Il faut que le ministre revienne à la raison et applique les lois de la République», dira Merabet non sans qualifier les promesses du ministre de «langue de bois, de discours creux». les praticiens, qui revendiquent par ailleurs l'élargissement du droit à la procédure de cessabilité pour les logements de fonction à leur profit, évoquent comme motivation à leur action l'obligation qui leur est faite de travailler le samedi. «C'est le week-end à l'algérienne», fera remarquer M. Merabet qui a exhibé une note de la direction de la santé de la wilaya d'Alger adressée aux directeurs d'établissements hospitaliers leur enjoignant de travailler le samedi. «c'est l'anarchie totale», fera-t-il remarquer, qualifiant la situation «d'ambiguë». répondant à une question sur la circulaire Ouyahia sur l'application du régime indémnitaire sans effet rétroactif, l'orateur dénonce la volonté de pousser tous les travailleurs de la fonction publique vers le fait accompli. «c'est une remise en cause de la crédibilité des pouvoirs publics envers le citoyen. Une décision qui va à l'encontre des intérêts suprêmes de la nation», affirme-t-il tout en expliquant que des garanties ont été données par le chef de l'Etat lui-même sur l'application du régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Tout en dénonçant la mauvaise communication de la tutelle, M. Merabet affirme derechef, en réponse à une question sur le problème de la vaccination infantile, que contrairement aux assurances du ministère, beaucoup de vaccins indispensables sont introuvables depuis 3 mois. «alors on se pose des questions sur la crédibilité de la tutelle», dit-il tout en affirmant que le corps médical est le premier soumis au risque de contamination par le virus de la grippe A. A ce sujet, l'orateur n'a pas souhaité s'exprimer plus longuement, préférant s'en tenir aux revendications syndicales. il évoquera dans ce contexte, d'autres aspects non moins importants telle la nouvelle carte sanitaire dans un secteur «complètement chamboulé et malade». A ce titre, il revendique l'installation de commissions paritaires au niveau des EPH et des EPSP. la liste des revendications des praticiens est longue. Leur volonté d'en finir avec leurs problèmes socioprofessionnels n'est pas entamée par le refus de dialoguer du ministre. Après l'éducation qui risque le gel total de ses activités en ce mois de novembre, le secteur de la santé va droit vers la paralysie.