Un conseil national sera tenu à la quatrième semaine de la grève afin de prendre les mesures nécessaires. Un syndicat en quête de dialogue et une tutelle aphone. Les praticiens de la santé publique entament leur deuxième semaine de grève cyclique de trois jours à partir d'aujourd'hui et ce, pendant un mois. «Nous sommes satisfaits de la réussite du mouvement de grève dans sa première semaine. Nous saluons la forte mobilisation de nos adhérents en rappelant à la reprise de la protestation à partir du 30 novembre 2009», a déclaré le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), Lyès Mérabet, au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier, à Alger. Ainsi, le débrayage sera reconduit de manière cyclique jusqu'à la satisfaction des revendications visant l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des praticiens de la santé publique. En ce qui concerne la première semaine du débrayage entamé le 23 novembre dernier, le conférencier a indiqué que «la grève a enregistré un fort taux de participation, estimé à plus de 88,5% contre 82% au premier jour». Le président du Snpsp relève, en revanche, et avec beaucoup de déception, «le silence, voire l'indifférence» du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Nous avons constaté que le ministère de la Santé refuse de prendre en charge nos principales revendications, à savoir le statut particulier dans sa forme négociée et le régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif», a rappelé l'orateur. Et de poursuivre: «Nous avons donc décidé de reconduire automatiquement notre grève durant un mois. À la quatrième semaine, nous allons tenir un conseil national pour prendre les mesures nécessaires afin de hausser le ton sur tous les plans, y compris le service minimum que nous avions jusqu'à présent assuré. Ce dernier sera revu», a-t-il averti. Entre autres revendications du Snpsp, le week-end semi-universel. A ses yeux, «c'est le week-end à l'algérienne». Le conférencier a exhibé une note de la direction de la santé de la wilaya d'Alger adressée aux directeurs d'établissements hospitaliers leur enjoignant de travailler le samedi. «C'est l'anarchie totale», a-t-il martelé, qualifiant la situation d'«ambiguë». En réponse à une question portant sur le problème de la vaccination infantile, M.Merabet affirme que «contrairement aux assurances de la tutelle, beaucoup de vaccins indispensables sont introuvables depuis trois mois. Alors, on se pose des questions sur la crédibilité de la tutelle», affirmant que le corps médical est le premier soumis au risque de contamination par le virus de la grippe A. C'est dire la tendance grandissante de l'adhésion à l'appel du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) qui a décidé de faire aboutir une plate-forme de revendications comprenant, entre autres points, l'implication des praticiens dans l'élaboration de leur statut particulier et la révision du régime indemnitaire. Pour rappel, le débrayage a été décidé à l'issue d'une session du conseil national du Snpsp qui regroupe 10.000 adhérents sur 17.000 à l'échelle nationale. Il est motivé également par «l'absence de volonté réelle de la part de la tutelle pour promouvoir le dialogue et la concertation». Pour M.Merabet, qui dénonce également les entraves au libre exercice du droit syndical, «il y a absence totale de culture de communication au niveau du ministère».