L'APC d'Alger-Centre a décidé mardi de participer à hauteur de 50% au montage financier nécessaire à la réhabilitation des parties communes (façades, terrasses, balcons et escaliers) des immeubles. Ceci à condition que les résidents soient organisés au sein d'un syndicat, comme les associations des copropriétaires ou colocataires. C'est la décision la plus importante qui a été prise par les élus de l'APC d'Alger-Centre lors de la plénière organisée mardi : désormais, l'APC participera à hauteur de 50% au montage financier destiné à la réhabilitation des parties communes (façades, balcons, terrasses et escaliers) des immeubles à usage d'habitation se trouvant sur le territoire de la commune. La délibération a été adoptée à l'unanimité. Les élus estiment en fait que les moyens (financiers) d'intervention des colocataires ou des copropriétaires dans cette réhabilitation sont réduits alors que les coûts qu'exige la réalisation de ce genre de travaux sont importants. L'autre motif évoqué pour justifier un tel engagement, l'état de dégradation avancée du parc immobilier, dont la construction remonte parfois à plus d'un siècle. Quotidiennement, des échos parviennent des quartiers de la ville à propos de l'effondrement partiel d'un balcon ou d'une terrasse. Ces incidents provoquent l'ire des habitants des immeubles, mettent les élus devant le fait accompli et détériorent le tissu urbain. Les élus fixent toutefois une condition essentielle à leur engagement : que les colocataires ou les copropriétaires s'organisent. «Vous devez vous organiser en syndicat d'immeuble», lance Hakim Bettache, vice-président de l'APC chargé du social, à l'adresse des citoyens. L'APC s'engage à réaliser les études et à financer l'expertise sachant qu'elle dispose de la «fiche de santé» de chaque immeuble. Dans une déclaration faite mardi soir au Temps d'Algérie, M. Bettache relève que cette décision des élus est intervenue deux jours après l'effondrement d'une terrasse du bâtiment situé au 6, rue El Idrissi. Samedi 1er novembre, à 9h, les copropriétaires de l'immeuble avaient engagé trois ouvriers pour refaire l'étanchéité. Mais après le début des travaux, la terrasse s'est effondrée, emportant avec elle les trois travailleurs. Ces derniers ont été transférés vers l'hôpital pour des blessures. Sur le coup, dans des déclarations à la presse, les résidents ont dénoncé ce qu'ils ont appelé «l'immobilisme de l'APC». «L'APC refuse de réaliser les travaux de réhabilitation et quand nous lui demandons d'engager nous-mêmes les travaux, elle nous l'interdit sous prétexte qu'il faut avoir une autorisation», ont-ils affirmé. «Je me suis moi-même déplacé vers les lieux», déclare d'emblée M. Bettache. Selon lui, les travaux ont été engagés sans aucune autorisation, sans étude et sans expertise. Ce qui a précipité la chute de la terrasse, indique-t-il, c'est la mauvaise exécution des travaux et la charge qui a été appliquée sur cette partie de la bâtisse. «Je suis monté à la terrasse et j'ai trouvé quelque 20 sacs de gravier de 40 kg chacun au minimum, ainsi que d'autres matériaux», témoigne-t-il. Intervenir dans les parties communes des immeubles exige le respect de certaines procédures, comme l'a soligné le président de l'APC, Tayeb Zitouni, qui a reçu une délégation des résidents de l'immeuble en question. «Pour tous les travaux des façades, d'étanchéité, les habitants doivent obtenir de l'APC une autorisation de petite voirie», explique de son côté le vice-président chargé du social. Suite à cet incident, une «solution d'urgence» a été préconisée. D'après M. Bettache, une équipe du CTC est expertise actuellement l'immeuble afin de déterminer les travaux de réhabilitation à effectuer.