Les paraboles devraient désormais être installées au niveau des terrasses. Ces dernières, dont la majorité a été squattée pour une raison ou une autre, doivent retrouver leur vocation initiale. L'initiale est certes louable, mais elle aura besoin de beaucoup d'efforts. La wilaya d'Alger, qui œuvre pour le développement de la capitale après la période noire qu'elle a vécue, en plus des effets des catastrophes naturelles à l'exemple des inondations et des séismes qui aggravent l'état du vieux bâti, vient de lancer une nouvelle opération. Il s'agit de la réhabilitation de l'esprit de la copropriété à travers la restitution des terrasses et des façades des immeubles qui sont la propriété de la ville. Fini donc les paraboles sur les balcons, et l'installation des climatiseurs sera désormais réglementée ! Il faut dire que sur ce dernier point, l'opération est déjà en cours et concerne les grandes artères de la capitale. Du coup, les terrasses des immeubles qui ont été souvent squattées et presque privatisées connaîtront à leur tour une opération de réhabilitation. Alger a souffert. Le cadre de vie se dégrade. Il est vrai que les mutations sociales qu'a connues le pays ces dernières années ont provoqué de véritables transformations dans les quartiers de la capitale qui changent peu à peu de main. Beaucoup d'appartements ont été cédés, vendus ou loués à des entreprises nationales ou étrangères qui ont dû opérer des transformations, altérant même les façades avec des installations nouvelles. Tous ces paramètres ont fait que l'esprit de copropriété, qui existait il n'y a pas si longtemps, a subitement disparu et avec lui les syndics qui organisaient la vie dans l'immeuble. Face à cette situation, qui participait à la dégradation de la cité, les autorités locales ont décidé de lancer plusieurs initiatives en vue de rendre à la ville son lustre d'antan, comme le souligne si bien le vice-président de l'APC d'Alger- centre, Balaouane. “Le citoyen doit se rappeler que la façade ne lui appartient pas”, ajoute notre interlocuteur joint hier par téléphone. “Il faut soulager les immeubles avec toutes sortes de constructions illicites sur les terrasses, et c'est aux collectivités de réhabiliter l'étanchéité”, précise-t-il également. Si les autorités locales ont déjà engagé le travail sur le terrain avec la réorganisation des collectifs et la création de syndics, il n'en reste pas moins qu'elles considèrent que cette mission de réhabilitation de la capitale a besoin de l'apport de tous afin qu'elle serve d'exemple, pourquoi pas, pour les autres villes du pays. Tout en rassurant les habitants sur le déroulement de cette opération, M. Balaouane insiste sur le dialogue afin de gérer la situation dans la sérénité d'autant qu'il n'existe pas de textes coercitifs à même d'imposer une gestion de la copropriété dans un immeuble. Concernant la réglementation dans la mise en place des climatiseurs, cette mesure est dictée par le souci d'abord d'éviter les multiples désagréments créés par les écoulements d'eau sur les passants, qui fréquentent les grandes artères, et de sauvegarder les façades des immeubles qui sont déjà dans un état délabré. Afin de remédier au problème, les autorités demandent aux propriétaires de changer l'emplacement des climatiseurs et les installer du côté où cela ne nuit pas aux citadins. Afin que l'opération de réhabilitation réussisse, les autorités font de la communication leur cheval de bataille. Il va sans dire que cette opération suscitera des mécontentements chez les habitants d'Alger. Et si certains se disent prêts à changer l'emplacement de leurs paraboles, ils s'interrogent toutefois comment les services de la wilaya vont agir afin de libérer les terrasses, objet de conflits judiciaires entre voisins ainsi que celles occupées illégalement. Hana Menasria