Les premières pluies d'automne qui s'abattent sur la région de Tizi Ouzou ont déjà commencé à causer les premiers désagréments. Les différentes artères de la ville et de la nouvelle ville ont été envahies dès les premières heures de la matinée d'hier par des torrents d'eau. Le décor était planté : toutes sortes d'immondices, des sachets, de petites branches, des cailloux et autres gravats étaient charriés par les eaux. Les regards étaient déjà bouchés et les chaussées se sont transformées en d'immenses piscines à certains endroits. Les risques d'inondation à Tizi Ouzou ville comme dans certaines daïras planent constamment au-dessus des têtes. Malgré toutes les mesures prises dans ce sens, il n'en demeure pas moins que la situation n'a pas vraiment évolué. Il suffit de parcourir les ruelles et autres boulevards de la ville pour se rendre compte des risques encourus. La route qui longe le campus universitaire Hasnaoua a été transformée hier en véritable rivière. Les minuscules avaloirs n'arrivaient plus à contenir les immenses quantités d'eau déversées par la cité des Genêts et la rue Lamali. Ce constat n'est pas propre à ce lieu. Un peu plus bas, le boulevard Krim Belkacem présente aussi d'importants risques d'inondations. D'ailleurs, il y a quelques jours seulement, les habitants des différentes cités qui longent le boulevard sont sorties dans la rue qui a été bloquée afin justement d'exiger des autorités à ce que des mesures soient prises pour faire face à ce problème qui indispose les habitants et les automobilistes à plus d'un titre. Pratiquement l'ensemble des quartiers de la ville, en dehors de la haute et vieille ville qui est bâtie sur une pente, sont concernés par les problèmes d'inondations. Il en est de même dans quatorze daïras classées à risque, en particulier celles qui longent le littoral comme Tigzirt, Azeffoun et Aït Chafaâ. Pour faire face à ce risque majeur, rappelons que des campagnes de sensibilisation ont été prises il y a quelques jours. En effet, des «portes ouvertes» ont été organisées à la fin du mois dernier au niveau des plus importants chefs-lieux des communes de la wilaya. L'objectif principal assigné à cette louable initiative était d'informer les citoyens des risques d'inondations qui guettent la wilaya chaque hiver. Ces journées portes ouvertes ont été organisées par les services de la Protection civile juste après l'importante rencontre tenue sur le même sujet à Draâ Ben Khedda. Ces campagnes de proximité ont surtout permis aux organisateurs d'informer les populations sur les différentes catastrophes naturelles qui peuvent survenir en cette période de l'année. Ces campagnes de proximité, précédées d'un important travail mené par la Protection civile, permettront d'élaborer la carte du risque inondations de la wilaya de Tizi Ouzou. Ceci nécessite, bien entendu, un travail de spécialistes en la matière qui ont fait défaut jusque-là. A chaque inondation, les responsabilités sont situées à différents niveaux d'intervention. L'administration se trouve ainsi au centre de ces situations. Les défaillances de canalisations d'évacuation des eaux de pluie, l'inadéquation de certaines infrastructures comme les ponts, les travaux laissés inachevés sont autant de reproches à faire aux travaux publics et qui multiplient les risques déjà grands. Rappelons par ailleurs que lors de la rencontre organisée à Draâ Ben Khedda à ce sujet, la Protection civile avait exhorté les responsables et les élus locaux de prendre au sérieux les BMS et d'anticiper les choses afin, au moins, de limiter les dégâts, qu'ils soient matériels et surtout humains. Il a été aussi évoqué l'historicité et l'impact du risque, l'élaboration des cartes de risques inondations au niveau de chaque commune, l'exploitation des plans Orsec communaux et l'identification des moyens adéquats et spécifiques pour chaque risque, et enfin la prise en charge des sinistrés. Ceci tout en souhaitant de voir les P/APC mettre en place un plan d'assistance mutuelle.