Ce ne sont que les premières chutes de pluie qui viennent d'être enregistrées, mais elles sont tellement fortes qu'elles n'ont pas manqué d'engendrer de considérables dégâts matériels dans de nombreuses localités du centre du pays. Dans la wilaya de Tizi Ouzou où les services de la météorologie ont enregistré de pas moins de 99 mm en moins de trois jours, de nombreux cas d'inondation et des dégâts sont signalés dans plusieurs localités et la population locale qui garde encore fraîchement en mémoire le souvenir des inondations de la ville de Tizi Ouzou en novembre 2007 commence déjà à s'inquiéter. Dans la daïra d'Azzefoun, c'est au port que le gros des dégâts a été enregistré. Le mur de clôture de ce port s'est carrément effondré, samedi dernier, sur une longueur de 10 mètres engendrant la fermeture durant quelques heures de la RN24 menant vers la wilaya de Béjaïa. Non loin du port, deux habitations infiltrées par les eaux et menacées par l'éboulement de terrain ont fait l'objet d'évacuation par mesure préventive dans la même journée, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile de Tizi Ouzou qui précisent toutefois que la situation a été vite maîtrisée tant des équipes d'intervention et des engins ont été mobilisés sur le terrain depuis la matinée de samedi. Toujours dans la zone côtière, à Tigzirt, ce sont des locaux commerciaux situés dans le centre-ville qui ont été touchés par les inondations dans la journée de samedi. D'autres dégâts ont été également enregistrés à Tamda, dans la daïra de Ouaguenoun, où quatre logements situés au rez-de-chaussée d'un immeuble ont été inondés. Une opération d'épuisement d'eau a été engagée par les services de la Protection civile mais les occupants n'ont pu regagner leurs domiciles immédiatement. À Boukhalfa, dans la périphérie de la ville de Tizi Ouzou, des dizaines de maisons et aussi la faculté de droit ont été en proie aux torrents d'eau qui ont fait fuir plusieurs familles, étudiants et enseignants. Non loin de là, dans la daïra de Draâ Ben Khedda, où, chaque année, les plus importants dégâts sont enregistrés après la moindre chute de pluie, la Protection civile a été obligée de renforcer les équipes dépêchées la matinée. C'était tout un quartier, à savoir l'ex-cité des Combattants, qui a fait l'objet d'inondation dans la journée de samedi suite au débordement d'un cumul d'eaux pluviales. À l'extrême-est de la wilaya de Tizi Ouzou, précisément à Bouzeguène, le technicum a été contraint de fermer ses portes aux élèves qui ont été renvoyés suite à l'inondation de la cour. Des équipes de l'APC ont été mobilisées pour rétablir la situation afin de permettre aux élèves de reprendre les cours hier matin. Dans la ville de Tizi Ouzou, le cauchemar redouté ne s'est, fort heureusement, pas produit, mais plusieurs ruelles de la Nouvelle Ville sont restées durant ces deux derniers jours impraticables, notamment pour les piétons et ce, à cause de la boue et des flaques d'eau engendrées par les travaux d'aménagement qui ont été lancés, il y a plusieurs mois mais qui ne sont pas encore achevés. Certaines canalisations et avaloirs bouchés ont fortement contribué à cette situation qui n'a pas manqué de causer des désagréments aux citoyens et des embouteillages monstres dans certains endroits de la ville. Les différents services mobilisés dans le cadre du plan hivernal débattu récemment en conseil de wilaya n'ont pas cessé de se démener pour gérer au mieux cette situation qui n'est pas vraiment catastrophique mais qui fait redouter le pire si jamais les intempéries persistent. Samir LESLOUS