Des invités de marque, des dominos géants, des concerts et un feu d'artifice pour le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Même les nostalgiques de l'ex-RDA ne rateraient pour rien au monde cette célébration. Pourtant, il y a un qui ne prendra pas part aux festivités que l'Allemagne réunifiée a voulu grandioses. Obama qui est resté aux Etats-Unis. A se demander ce qu'il a de si important à faire qu'à se joindre à la famille occidentale au complet et en fête du côté de la porte de Brandebourg. Il aurait tant aimé être de la partie mais le président américain a encore du travail. Après de lourdes incertitudes, le rendez-vous a été pris pour un tête-à-tête avec Benjamin Netanyahou qui se trouve à Washington. C'est certain, le président démocrate n'ira pas jusqu'à demander au leader sioniste d'abattre le mur de la honte qu'Ariel Sharon a construit en un temps record. Au mieux, il exigerait de lui de stopper la colonisation, ne serait-ce que pour quelques mois, pour que Mahmoud Abbas puisse enfin comprendre ce que l'Etat hébreu veut au juste. Une meilleure compréhension qui devrait éviter au chef de l'Autorité palestinienne de mettre sa menace de départ à exécution. Si elle n'a jamais cru en la paix, l'administration de Tel-Aviv est invitée à «sauver» le camp des réformistes palestiniens d'un naufrage annoncé. Sans cela, ce sont les islamistes du Hamas qui vont étendre leur pouvoir à la Cisjordanie, les éventuelles luttes au sein du Fatah offrant terrain vague à conquérir. Benjamin Netanyahou acceptera-t-il les termes de ce «contrat», en échange de la parole d'Obama qui tenterait le diable auprès de ses partenaires pour infliger de nouvelles sanctions à la République islamique d'Iran ? Le président américain lui promettrait de faire tout ce qui est son possible pour «mater» les mollahs mais y parvenir d'ici à la fin de l'année c'est toute une histoire. Celle-ci pourrait être en train de s'écrire derrière la porte de Brandebourg où Hillary Clinton est arrivée avec un jour d'avance sur les dirigeants de l'Europe unie qui attendent toujours de voir à quoi ressemblera leur premier président. L'heure est aux célébrations de la chute du mur et les grands du bloc euro-américain profiteraient pour approcher tour à tour un président sans qui les sanctions contre les mollahs n'auront tout simplement pas lieu. Si Barak Obama est resté «coincé» à Washington, Dmitri Medvedev a fait le déplacement à Berlin. Profitera-t-il de ce « sommet» pour redemander à l'Europe d'aider l'Ukraine à payer sa dernière facture de gaz à défaut d'un éventuel nouveau conflit énergétique ? Avant de mettre la main à la poche pour prêter à Kiev quelque chose comme un milliard de dollars, les Vingt-sept voudraient-ils s'assurer d'abord de l'entier engagement de la Russie à entrer dans le club des pro-sanctions contre l'Iran ? Ils ne trouveraient pas meilleur que les festivités du 20e anniversaire pour prendre le président Medvedev au mot. Pas plus tard que samedi dernier, la Fédération de Russie a déclaré qu'elle envisageait des sanctions contre son allié iranien si celui-ci ne venait pas à lâcher du mou à Vienne. Bien que le Kremlin ne soit pas à sa première déclaration en ce sens, Américains et Européens ne quitteront pas leur invité chouchou d'une semelle, Téhéran mériterait son propre mur.