Les dirigeants chinois ont tenté d'empêcher tout dialogue direct entre Barack Obama et le peuple chinois lors de la première visite officielle du président américain dans leur pays. Le gouvernement a donné via les médias une version clairement édulcorée des propos tenus par Barack Obama. Ainsi, lundi, lors d'une conférence de presse à Shanghai, le président américain a salué les progrès économiques accomplis par la Chine au cours des dernières années et demandé aussi au gouvernement de respecter les droits de l'homme, les libertés individuelles et de laisser les personnes communiquer librement via internet. «Les libertés d'expression et de culte, d'accès à l'information et de participation politique, sont, nous le pensons, des droits universels», a notamment déclaré Barack Obama. Dans les médias chinois, les propos critiques sur les libertés ont été totalement gommés. Cela était le cas aussi bien pour l'agence de presse Xinhua que les chaînes de télévision et les quotidiens nationaux. Obama réaffirme qu'il ne «contiendra pas la Chine», titre en une dans son édition en chinois le Global Times, filiale du Quotidien du peuple. Le China Daily, quotidien en anglais destiné à une audience étrangère, souligne qu'Obama a souhaité que les deux grandes puissances, acteurs majeurs des défis mondiaux au XXIe siècle, ne soient pas des adversaires : «Il y a de la place pour nous deux.» Le Beijing Times a choisi, lui, cette phrase du président américain pour sa une : «Les Etats-Unis se félicitent d'une Chine forte, prospère et qui réussit.» Hier, une autre conférence de presse était cette fois télévisée en direct du Grand palais du peuple de Pékin qui borde la place Tiananmen. Le président chinois Hu Jintao a souligné que les deux pays étaient parvenus à «un large consensus» sur nombre de questions, notamment sur la nécessité de s'opposer au protectionnisme et de mettre en œuvre les accords des différents sommets du G20.