Bruxelles la capitale de l'Europe – une fois n'est pas coutume – a revêtu les couleurs de l'Algérie dans une folle ambiance de fête toute la nuit de mercredi. Une ambiance de liesse qui n'a épargné aucun quartier, aucune ruelle ou artère et où des milliers d'algériennes et d'Algériens, fiers, heureux et émus jusqu'aux larmes ont tenu à fêter dignement leur équipe nationale. Les Fennecs ont eu droit à tous les éloges. Ils ont fait rejaillir cette flamme patriotique et cet amour indéfectible que les algériennes et algériens vouent à leur pays. Des milliers de supporters brandissant avec fierté l'emblème national, vite rejoints par de nombreux amis marocains et tunisiens – qui ont tenu à être de la fête – ont déferlé sur le centre de bruxelles. Le Pentagone, cœur de Bruxelles, les quartiers de la Bourse et de la Grande Place furent tout simplement occupés par une foule en liesse et des centaines de véhicules ont vite immobilisé tout le quartier. L'euphorie était à son comble Chants, danses, klaxons, sirènes, pétards, fumigènes, youyous, danses, tambourins… Une foule chamarrée et grimée aux couleurs nationales, parmi laquelle on apercevait des vieilles personnes, des enfants en bas âge et une jeunesse extrêmement disciplinée mais ô combien euphorique et laissant éclater sa joie sans modération aucune a vite occupé le terrain au cœur de Bruxelles. Elles étaient nombreuses les mamies algériennes, les papys et les mères de famille qui firent le déplacement. De telles occasions de fête et de rassemblement voire de communion sont assez rares pour que notre communauté algérienne établie en Belgique laissent passer. Les amis belges furent aussi de la partie et certains d'entre eux s'essayèrent même à quelques pas de danses esquissés au grand bonheur de fans qui, décidément, ont fait que Bruxelles a vécu une soirée mémorable aux couleurs algériennes. On avait peine à croire que nous étions dans la capitale européenne et personne ne pouvait soupçonner qu'il y avait autant de familles algériennes ici en Belgique. L'algérien ne supporte pas la hogra ! Il faut dire que le ton a été donné depuis la hogra dont a été victime notre équipe nationale de la part de nos «frères» égyptiens. Les Egyptiens ont signé à ce moment leur arrêt de mort, sachant que l'Algérien ne supporte aucune hogra. L'injustice, c'est ce qu'il y a de pire pour tout algérien qui ne peut que se révolter instantanément à ce genre d'attitude. Les fennecs l'ont prouvé et c'est ce qui a fait, en plus de leur talent, qu'ils avaient cette rage de vaincre qu'aucun adversaire ne pouvait fléchir. La communauté algérienne de Belgique l'a d'ailleurs souvent rappelé et réaffirmé que les égyptiens ont payé cher leurs agressions et leur inhospitalité. Toute l'équipe algérienne a été fêtée et honorée et Chaouchi et Antar ont déjà fait des émules parmi de nombreux jeunes footballeurs évoluant ici en Belgique et qui rêvent déjà de rentrer au pays. C'est dire toutes les retombées de ce match que les algériens n'oublieront pas mais plus encore les égyptiens qui vivent ainsi la malédiction de leur vie et qui a pour nom les fennecs. Malédiction de Sheshonq 1er, le pharaon berbère ? Une malédiction qui semble venue de loin. Comme si, de l'au-delà, Sheshonq 1er, un berbère de la tribu des Mashawash, qui devint en 945 avant J.C. le premier pharaon, de la dynastie berbère, voulait lui aussi en découdre avec les égyptiens qui n'ont respecté aucune règle de déontologie. Sheshonq avait vaincu pour sa part les armées égyptiennes et avait même envahi la Palestine. La Bible, qui l'évoque sous le nom de Sesac, rappelle tout de même qu'il avait écrasé les troupes du roi de Judée Roboam et pillé les trésors du temple de Salomon à Jérusalem. Des fresques du mur nord du temple d'Ammon, à Karnak, célèbrent cette éclatante victoire du souverain berbère qui compte parmi les pages les plus prestigieuses de l'histoire de l'Egypte… Ceci pour la petite histoire… Mais aujourd'hui, il ne s'agit pas de malédiction mais bien d'une victoire éclatante tant les espoirs égyptiens ont été dévastés par la bravoure de nos jeunes fennecs… L'histoire retiendra tout cela et Bruxelles la capitale de l'Europe – où se tenait hier un sommet extraordinaire des chefs d'Etat pour désigner le premier président du Conseil de l'Europe – ne l'oubliera pas non plus de si tôt. Allez les verts, allez ! Allez les verts allez !