Lorsque Mohamed Raouraoua s'est fixé comme objectif la qualification au Mondial 2010 à son retour aux commandes de la FAF en février, beaucoup riaient sous cape dans la salle de conférence de l'hôtel Riadh de Sidi Fredj et l'ont pris pour un fou, surtout que l'EN n'était pas gâtée par le tirage au sort qui a mis l'ogre égyptien sur son chemin. Même le sélectionneur national, Rabah Saâdane, n'y croyait pas, comme il l'a avoué vendredi sur les ondes de la Radio nationale, surtout que ses troupes avaient perdu deux précieux points à Kigali face au petit poucet du groupe C, le Rwanda, dans le premier match des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010. En un temps record, Raouraoua a fait une révolution dans la gestion des affaires de la FAF et de l'EN, vitrine du football. Il a vite trouvé des partenaires fiables et mis en place une organisation sans faille. L'EN est devenue en si peu de temps une équipe professionnelle au sens propre du terme. Les membres du staff technique et les joueurs se sont décomplexés et libérés. La retentissante victoire acquise avec l'art et la manière dans l'arène du stade Mustapha Tchaker de Blida face aux Pharaons leur a donné des ailes. La confirmation est venue en terre zambienne et le rêve d'aller en Afrique du Sud est devenu possible. Raouaroua a mis le paquet. Grâce à son influence au niveau des instances internationales (CAF, UAFA et Fifa), il a réussi l'exploit de modifier les statuts de l'instance suprême de la balle ronde mondiale, offrant ainsi à l'EN un renfort de choix, soit le trio Mourad Meghni-Hassan Yebda-Djamel Abdoun. Sur la même lancée, les Verts se sont permis le luxe de se préparer au centre de la sélection italienne, championne du monde en titre, avant de disputer les deux chocs contre l'Egypte et de décrocher le fameux sésame pour l'Afrique du Sud, au grand bonheur du peuple algérien, sevré depuis belle lurette de joie, la dernière consécration du onze national remontant à 1990 avec cette CAN remportée à domicile. La belle revanche des deux complices Raouraoua a pris une belle revanche sur le sort, lui qui a quitté l'auguste maison de Dely Brahim par la petite porte après un affront subi à Annaba face au Gabon dans les éliminatoires de la CAN et du Mondial 2006. L'EN n'a même pas pu se qualifier à la CAN alors que l'objectif était le Mondial. La seconde tentative était la bonne pour «El hadj» qui a continué à miser sur le «tout professionnel», tout en optant cette fois pour la compétence nationale en matière d'encadrement. Il a, en effet, jeté son dévolu sur l'entraîneur le plus titré d'Algérie sur le plan international, en l'occurrence Rabah Saâdane qu'il a pu convaincre à reprendre les commandes de l'EN avant même qu'il fasse son retour à la tête de la FAF. Il a pesé de tout son poids pour que Saâdane succède au Français Jean-Michel Cavalli qui a échoué dans sa mission de qualifier les Fennecs à la CAN 2008. Avant le come-back de Raouraoua, Saâdane a réussi à franchir le premier tour des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial 2010. Les deux hommes ont fini par se retrouver et ont entamé ensemble le second tour de ces éliminatoires. La gestion rigoureuse du boss, le savoir-faire et la baraka du coach ont payé. L'objectif des deux complices à présent est de redorer le blason du football local, avec leur détermination à lancer le professionnalisme chez nous. El hadj Raouaroua et cheikh Saâdane, qui a pris lui aussi sa revanche sur le sort, lui qui était voué aux gémonies après le Mondial 1986, promettent d'autres belles surprises au public algérien, à commencer par les deux prochains rendez-vous, la CAN et le Mondial. Bon vent !