La colère est toujours vive au sein des habitants du village Senana. Elle va même crescendo au fil des jours et l'on est, à ne pas en douter, dans une situation de blocage qui se dirige droit vers le pourrissement. En effet, l'école primaire Hikem Hocine de Sanana est fermée pour la deuxième semaine consécutive par les villageois. Hier encore, les représentants des associations des six villages limitrophes ont été présents sur le site de l'école pour constater avec les enseignants, qui sont faut-il le rappeler en grève aussi, l'état des lieux. La semaine précédente, juste le jour du déclenchement de la grève, une commission a été dépêchée par le P/APC de Draâ El Mizan pour s'entretenir avec les représentants des villageois et tenter de trouver des solutions à ce couac qui continue de faire tâche d'huile. Les représentants de l'APC ont proposé au directeur de l'école qui squatte la cantine de lui assurer un autre lieu plus adéquat, situé dans une école de la ville, et laisser les écoliers du village bénéficier de la restauration, chose qu'il a acceptée. Mais cette proposition n'a pas été appliquée jusqu'à hier malgré la signature de la décision par les officiels. Selon nos sources, les parents d'élèves vont continuer encore deux semaines de grève pour exiger l'évacuation de tous les occupants des trois logements de fonction, d'une classe ainsi que de la cantine scolaire. Signalons que le problème a été soulevé par un député du PT lors d'une séance de travail à l'APN durant laquelle il a interpellé le ministre de l'Education. «Allez voir la situation lamentable qui prévaut dans les écoles à Draâ El Mizan», a-t-il suggéré. Le message est clair. Au cours de la semaine dernière aussi, deux commissions ont été dépêchées par le directeur de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, la première a établi un PV sur la situation de la cantine qui est squattée par le directeur le l'établissement scolaire et la deuxième a établi un PV sur la situation générale de l'école. Les enseignants attendent la fin de leur cauchemar. Ils évoluent dans des conditions insoutenables. «Les commissions dépêchées par le DE nous ont informés que le problème va connaître son épilogue rapidement et il n' y a pas lieu de le porter ni au P/APC, ni au chef de daïra. C'est nous qui nous chargerons de tout. Ils nous ont dit aussi que ce lieu ne ressemble pas à une école et ce qu'ils ont vu est inacceptable», nous dira un enseignant, exerçant à l'école de Sanana. Il faut reconnaître que cette action n'a pas eu l'impact escompté du fait qu'elle coïncide avec la grève entamée par les syndicats des enseignants. Les villageois ne comptent pas lâcher prise quant à leurs revendications qui restent légitimes. Rappelons que le vendredi dernier, une réunion s'est tenue entre les représentants des villages concernés. La décision prise a été de maintenir la grève et demander une audience au wali. Entretemps, les élèves sont en congé forcé.