L'école primaire du village Sanana vit sous tension ces derniers jours. En effet, depuis la rentrée scolaire, les élèves en droit de bénéficier de la restauration au niveau de la cantine de cet établissement sont pénalisés. La majorité des élèves sont obligés de retourner à la maison à la mi-journée pour prendre leur déjeuner. Un problème qui s'ajoute à la situation délétère engendrée par l'occupation de logements de fonction ainsi que de deux classes par des citoyens qui se disent dans le besoin après les dégâts occasionnés par la tempête de neige de 2003. Une vraie effervescence commence déjà à faire des remous au sein de la population du village. Aucune solution définitive ne profile à l'horizon et la situation risque de connaître des rebondissements au cours des semaines à venir, bien sûr si on s'appuie sur les données actuelles. La cantine est actuellement occupée par la famille du directeur de cette école primaire, composée de sept membres, depuis le 28 du mois de mai dernier. «J'ai occupé la cantine de cette école parce que tout simplement je n'ai pas où aller. Mon action n'est pas bien reçue pas l'ensemble des villageois mais quoi faire alors que les logements de fonction sont squattés. Je suis prioritaire pour en bénéficier», nous dira Ali Tabti, directeur de l'école primaire de Sanana, totalement dépité. «Mon séjour irrégulier dans la cantine de l'école que je dirige a débuté quand le logement que j'occupais à la ville de Draâ El Mizane, précisément au quartier dit Abattoir, m'a été confisqué par la justice. Je m'explique : un enseignant qui travaillait dans un établissement scolaire à Tazrout a bénéficié d'un deuxième logement au nom de sa femme alors que ce dernier est détenteur d'un logement de fonction sur le lieu de son travail (à Tazrout). Le deuxième logement inscrit au nom de sa femme est le bien de l'APC de Draâ El Mizane. Il a bénéficié de ce logement suite à sa demande auprès du P/APC soi-disant pour l'insécurité qui régnait autrefois dans ce village. Cet enseignant qui est actuellement promu inspecteur m'a loué son logement en contrepartie d'une somme d'argent. J'ai des témoins mais ils refuse toujours de lâcher du lest. Le P/APC que nous avons contacté nous dira que : «Ce directeur doit laisser les enfants bénéficier de l'avantage de la restauration. Il leur cause un vrai préjudice. Qui va assumer le risque de leur déplacement à la maison à la mi-journée. Et puis le froid commence déjà, certaines familles ne peuvent pas assurer un repas chaud à leur progéniture. En tout cas, les services de l'APC ont pris la décision de poursuivre ce directeur en justice pour le bien des enfants du village. Pour les familles qui occupent à ce jour deux classes et deux logements à l'intérieur de cet établissement, ils seront affectés dans des logements sociaux prochainement. Il faut savoir que c'est un dossier lourd à gérer». Selon nos sources, les parents d'élèves vont organiser une réunion dans l'après-midi d' aujourd'hui, suite à quoi il sera décidé, éventuellement, des actions à entreprendre. Rappelons que par le passé, plusieurs journées de grève ont été entamées par les enseignants de cette école primaire pour exiger le départ des familles qui campent à l'intérieur de cette structure éducative depuis des années.