La capitale, comme d'habitude, commence à se vider de sa population, à quatre jours de la célébration de l'Aïd El Adha. Les gares de transport interwilayas (bus et taxis) sont envahies par les voyageurs en attendant la grande influence de jeudi. Les étudiants sont les premiers à faire leurs bagages afin de passer la fête avec leur famille. Dans les rues du centre-ville, le commerce informel de tous genres, surtout à La Casbah, se fait moins agressif depuis le début de cette semaine. «La qualification de l'Algérie à la Coupe du monde a tout gâché !», s'emporte un trabendiste de la place des Martyrs, originaire de Jijel. Selon lui, au lieu de s'offrir de nouveaux vêtements pour fêter l'Aïd comme il se doit, les gens ont préféré débourser leur argent chez les tailleurs dans l'achat des drapeaux et de tenues à l'effigie de l'équipe nationale de football. En clair, les vendeurs illégaux ont réalisé de mauvaises affaires cette année alors qu'ils proposent des prix nettement inférieurs à ceux appliqués chez les commerçants légaux. Après le départ des trabendistes attendu pour la fin de cette semaine au maximum, ce sera le tour des commerçants. En effet, les habitants se plaignent à chaque fois d'être l'otage des boutiquiers qui cessent toute activité lors des grandes occasions. Déjà lors de la fête passée (fin du Ramadhan), les Algérois ont difficilement trouvé où acheter du pain, du lait ou tout simplement s'offrir un café hors de chez eux. Pourtant, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) avait assuré, dans un communiqué, que des boulangeries allaient assurer la continuité du service, ce qui n'a pas été le cas. Pour pallier ce manque, des commerçants ont pris la peine de ramener du pain de Blida pour le revendre à 15 DA l'unité dans les rues de la basse Casbah.