Comme tous les ans, les jours précédant cette circonstance liturgique sont consacrés par de nombreuses familles aux préparatifs de départ vers leurs régions natales. Une véritable ruée est enregistrée sur les axes routiers de l'Est, de l'Ouest mais également du sud algérien. Cela concerne également le sens inverse. La tendance est au voyage par route. «Cela permet de voir du paysage», affirment la plupart des voyageurs devant emprunter les routes nationales ou les nouvelles autoroutes traversant l'Algérie d'Est en Ouest. Le sens inverse sera également emprunté par les algérois exerçant à l'intérieur du pays ayant décidé de passer les fêtes de l'Aïd El Adha en compagnie de leurs chérubins et proches. Cette option, bien que choisie par une grande partie de la population, n'est pas le choix d'une minorité qui, elle, choisit la voie aérienne. Contacté par téléphone à propos de ces départs, Allèche Tahar, directeur de l'aéroport d'Alger, nous fait part de ses impressions. «Comme toutes les années, la compagnie Air Algérie, plus particulièrement les lignes intérieures, vivent une ruée de passagers et cela sans aucune saturation. Il y a lieu de relever que toutes les dessertes aériennes affichent complet avant, pendant et après les fêtes» précisant que «c'est le cas de le dire également pour le sens inverse car il ne faut pas oublier que beaucoup d'algérois qui travaillent dans le sud ou à l'intérieur du pays passent l'Aïd El Adha aux côtés de leurs épouses, parents ou enfants. Cela revient à dire que même les dessertes dans le sens inverse affichent complet». Il convient de dire que le circonstanciel flux migratoire draine son lot de conséquences que les algérois, de même que les habitants des grandes villes, ont appris à gérer. En effet, les deux jours de l'Aïd El Adha ainsi que les deux précédant et suivant, le transport urbain sera insuffisant du fait que les employés seront affairés au sacrifice. Le pain, une denrée rare Le pain sera, comme toutes les années précédentes, la denrée la plus recherchée. Les plus futés, voire les plus prévenants, stockeront des quantités pour ensuite les utiliser rationnellement. Les femmes au foyer devront, pour l'occasion, recourir au traditionnel pain de semoule. Les quelques boulangers qui ouvriront durant ces journées seront contraints de doubler, voire tripler, les fournées afin de satisfaire la forte demande. Le charbon, largement utilisé pour les grillades familiales, sera également une denrée très convoitée. Les retardataires se verront obligés de payer cette denrée un peu plus cher que d'habitude. Couteaux et hachettes La veille du sacrifice, tous les quartiers de l'algérois et des grandes villes seront investis par une pléiade d'affûteurs de couteaux. A l'aide de leurs moteurs activant les tours, ils proposeront des prix variant entre 40 et 60 dinars l'affûtage des couteaux et des hachettes. Les enfants, eux, parés de leurs plus beaux habits et loin de toutes ces considérations profiteront de cette journée de fête pour dépenser les quelques dinars concédés par les parents pour célébrer la fête à leur façon. Comme à leur accoutumée, les services de contrôle sanitaires devront effectuer des tournées à travers les quartiers pour contrôler l'état des foies des moutons égorgés pour y déceler de probables infections ou pour cautionner leur consommation. Il sied de louer également les services de ramassage des tonnes de détritus générés par les dépeçages. Il y a lieu de dire que les rues seront vides durant l'après-midi du sacrifice car les pères de famille, laminés par les tâches inhérentes au sacrifice et au nettoyage collectif, s'accorderont un repos mérité.