La crise enclenchée par l'Egypte suite à la défaite de son équipe nationale de football lors d'un match disputé avec l'équipe algérienne le 18 novembre dernier n'a pas épargné le secteur de l'énergie. Des pourparlers avec des responsables de filiales de sociétés égyptiennes contractant des projets d'investissement en Algérie dans le cadre du partenariat avec Sonatrach seront entamés prochainement, a annoncé le ministre de l'Energie et des Mines lors de son déplacement à Oran. Le ministre a annoncé des négociations pour «étudier les moyens de rattraper ce qui a été occasionné suite au retour de travailleurs égyptiens dans leur pays». S'exprimant dans une conférence de presse animée en marge d'une visite d'inspection lundi dans la wilaya d'Oran, le ministre a indiqué en abordant l'avenir des investissements dans le cadre du partenariat entre les groupes Sonatrach et Orascom que «de nombreux travailleurs égyptiens des chantiers de projets en cours de concrétisation ont quitté l'Algérie», en soulignant la possibilité de les remplacer par des travailleurs algériens. M. Chakib Khelil a ajouté, dans ce cadre, que les relations d'investissement entre les deux parties en ce domaine «demeurent de mise». Il a annoncé d'autre part sa participation à une réunion de l'Organisation des pays arabes exportateurs du pétrole prévue samedi prochain au Caire. Sa visite se poursuivra les 6 et 7 décembre prochain dans la capitale égyptienne, dans un «cadre officiel». S'agissant des investissements égyptiens en Algérie dans le domaine de l'énergie et des mines, on peut relever les projets de réalisation d'une cimenterie à Djelfa, celle d'un complexe sidérurgique à Djen Djen ou encore du méga-projet du complexe d'ammoniac à Arzew en association avec Sonatrach. Le groupe égyptien ACC avait également participé à des projets de dessalement d'eau de mer, notamment celui de la station d'El Hamma et des usines algériennes du secteur privé. Le montant des investissements égyptiens hors hydrocarbures est estimé à 4 milliards de dollars. L'Algérie vend, pour sa part, un million de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. Le ministre de l'Energie avait déjà indiqué que les employés égyptiens qui veulent quitter l'Algérie seront remplacés systématiquement par des algériens ou des étrangers. Si les propriétaires égyptiens des sociétés de droit algérien décident d'abandonner leurs projets, leurs capitaux partiront en fumée, a soutenu le ministre de l'Energie, signifiant par là qu'ils n'ont pas intérêt à se comporter de la sorte et qu'ils ne peuvent espérer aucune indemnisation. Sur le plan juridique, des dispositions importantes prises par l'Etat à l'instar du droit offert aux entreprises publiques de rependre les sociétés étrangères mises en vente avant toute autre société (loi de finances complémentaire 2008). A noter que le nombre de sociétés égyptiennes inscrites au registre du commerce s'élève, selon un bilan de l'année 2008, à 299, investies, entre autres, dans l'industrie, la téléphonie, le bâtiment, la pétrochimie, l'importation et la charpente métallique. Les échanges commerciaux avec l'Algérie dépassent le 1 milliard de dollars en 2008.