132 hadjis sont arrivés mercredi dernier vers 19h30 à l'aéroport Houari Boumediene. Les pèlerins ayant effectué les rites ont été accueillis par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, et celui des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Ghlamallah, ainsi que les représentants de l'Office national du hadj et de la omra (ONHO). Le ministre de la Santé a déclaré d'emblée que «les mesures de prévention contre la grippe H1N1 au niveau des 19 aéroports à travers le territoire national ont été renforcées pour le retour des hadjis des Lieux Saints de l'islam». Le ministre des Affaires religieuses, M. Ghlamallah, a de son côté exprimé sa satisfaction quant aux mesures préventives mises au niveau des aéroports : «Les 36 000 Algériens ayant effectué le pèlerinage ont été pris en charge d'une manière très efficace et ont accompli les rites dans de très bonnes conditions.» Un dispositif «spécial» pour leur prise en charge Une fois sur le sol algérien, les hadjis ont été pris en charge par une équipe médicale qui s'est déplacée à l'occasion, et cette équipe suivra les hadjis jusqu'à leur domicile. Des masques protecteurs leur ont été remis et ils ont été sensibilisés aux mesures à prendre en cas d'apparition des trois symptômes de la grippe H1N1 (fièvre, toux et éternuements) durant les sept jours suivant leur retour des Lieux Saints. Pour faire face à toute mauvaise surprise à l'occasion du retour des pèlerins, la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Alger a pris les devants. Ainsi, les pèlerins de retour des Lieux Saints ont bénéficié d'une prise en charge médicale sur les lieux saints durant tout le séjour et seront suivis aussi après le retour. «C'est ce qui a été décidé lors d'une séance de travail qui s'est déroulée une semaine avant leur arrivée et qui a été consacrée exclusivement au retour des hadjis», a déclaré M. Bouyoucef, directeur de la santé de la wilaya. En effet, d'après le directeur de la DSP, «des équipes médicales se sont déplacées jusqu'aux domiciles des hadjis qui seront examinés sur place». Un suivi d'après-hadj est enclenché Aussi, des mesures d'accompagnement et de sensibilisation seront faites à travers des communiqués destinés aux collectivités locales, aux mosquées et dans les endroits réservés au public qui appellent les hadjis à se rapprocher de l'unité de santé la plus proche de leur domicile. Le risque de pandémie a provoqué une large opération de dépistage effectuée plusieurs fois au niveau des établissements scolaires et dans l'environnement direct des personnes infectées, et ce, en plus de la campagne de sensibilisation menée en direction des populations à travers les médias, les écoles et les établissements hospitaliers en collaboration avec la direction du travail et la médecine du travail. La campagne de vaccination a suivi, elle est menée depuis un peu plus de deux semaines, et ce, en application des directives du ministère de la Santé. Concernant la population ciblée en premier, celle-ci est composée de malades chroniques, tels que les hémodialysés, les diabétiques, les hypertendus, les asthmatiques et les cardiaques. La tranche juvénile a été aussi touchée par la campagne «des enfants âgés de six mois à trois ans ainsi que les patients hospitalisés ou en consultation spécialisée». En marge de l'accueil chaleureux réservé aux hadjis dès leur retour, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a tenu à revenir sur le dispositif dégagé conjointement par son département et celui de la santé : «Tous les hadjis algériens subiront un contrôle médical à leur retour des Lieux Saints, pas uniquement ce premier groupe.» M. Ghlamallah a encore indiqué que «tous les hadjis ont été vaccinés contre la grippe saisonnière avant leur départ et subiront un contrôle médical à leur retour, vu les risques de contamination de grippe A qui plane». Idem pour le ministre de la Santé qui a indiqué que «le dispositif sanitaire a été multiplié, et nous avons exigé un contrôle strict de la part du personnel médical. Une cellule d'écoute est mise en place et elle est à l'écoute des pèlerins en cas de doute». Le ministre de la Santé a affiché un optimisme réel : «Nous avons les moyens de détecter le moindre virus.» «Le matériel mis en place est de haute technologie, il s'agit de 7 caméras thermiques et de scanners très sensibles», a conclu le responsable. «Nous sommes très rassurés» Approchés, quelques pèlerins qui nous ont accordé un peu de leur temps malgré la fatigue, se disent rassurés par les mesures prises par l'Etat algérien pour un accueil sécurisé. «Sincèrement, nous nous sommes tous posé des questions sur le risque de contamination, d'autant plus que nous étions avec des pèlerins de différentes nationalités où la grippe H1N1 a fait des ravages. Mais là j'avoue que nous sommes très rassurés», a tonné Boubekeur. Interrogé sur la prise en charge sanitaire sur les lieux saints de l'islam, la mère de Boubekeur qui est hypertendue s'est dite satisfaite : «Chaque jour que Dieu fait, je reçois un médecin ou un infirmier dans ma chambre, nous avons été gâtés.» Même ton pour Abdelhamid qui en est à son troisième pèlerinage : «Comparativement aux années précédentes, je dois dire que cette session a été la meilleure sur tous les plans, malgré le risque de grippe porcine.» S'agissant du suivi sanitaire de sept jours dont feront l'objet les hadjis, les pèlerins sont unanimes. «Que demander de plus ? Nous sommes le seul pays qui a pris une telle mesure au profit de ses hadjis et nous ne pouvons qu'être fiers, contents et rassurés», a conclut Ahmed.