Malgré son importance, aussi bien au sujet de la densité de sa population que celui de l'étendue de son territoire, la commune de Draâ El Mizan est classée parmi les communes les plus déshéritées de la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, le manque des commodités indispensables est perçu comme une entrave majeure pour mener une vie équilibrée par les milliers d'habitants de cette région. Alors que le froid s'est installé dans cette contrée caractérisée par son taux d'humidité élevé, les discussions dans les milieux publics sont toutes axées sur le sujet du gaz de ville, surtout dans les villages Sanana, Ichoukrène et Maamar. Ces trois villages situés au nord de la municipalité attendent leur raccordement au réseau de gaz de ville depuis belle lurette, mais rien ne se profile à l'horizon, puisque les travaux ne sont pas amorcés. Bien que les études soient achevées, le projet est en hibernation. A noter qu'aucun citoyen n'a manifesté son opposition au passage des conduites de gaz sur ses parcelles de terrain. Au contraire, les citoyens de la région attendent cette énergie économique avec impatience. Cette donnée mérite bien d'être signalée, puisque plusieurs projets similaires sont en stand-by à cause de l'opposition de certains propriétaires terriens à travers les régions de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'exemple de Ouadhias et Larbâa Nath Irathen. Les habitants des trois villages en question ne comprennent pas la raison de ce retard. Il faut dire qu'à Draâ El Mizan, le taux de pénétration de cette commodité demeure la plus faible au niveau de la wilaya. Seuls deux villages ont bénéficié du raccordement au réseau de gaz de ville à Draâ El Mizan. Il s'agit des villages Boufhima et Draâ Essachem. Les associations des villages concernés organiseront une réunion de travail prochainement, avons-nous appris, pour porter cette doléance auprès des responsables de la wilaya. «Nos villages sont isolés, oubliés. Nous sommes plus que jamais appelés à nous unir pour arracher nos droits qui demeurent légitimes. Les trois villages Sanana, Ichoukrène et Maâmar ont le droit de bénéficier du gaz de ville. Ces trois villages représentent plus de la moitié de la population de la commune», nous dira un membre d'une association locale. Il faut mentionner que selon les dires du P/APC, Hamou Didouche, «le raccordement au réseau de gaz de ville pour les deux villages Sanana et Ichoukrène devait intervenir en 2009, étant donné que les études ont été déjà faites et remises à la DMI (direction des mines et de l'industrie, ndlr) de la wilaya». Mais voilà que la population doit encore prendre son mal en patience. Surtout, il faut se préparer à la rigueur de l'hiver qui s'installe confortablement. D'ores et déjà, on redoute une tension sur le gaz butane comme chaque année. La bonbonne de gaz se fait désirer à certaines périodes de l'hiver, surtout pendant les hivers enneigés. Cette déplorable situation n'est pas propre à Draâ El Mizan, puisque d'autres localités, notamment celles situées en Haute Kabylie, vivent au même rythme, celui des pénuries des bonbonnes de gaz. Certaines personnes n'hésitent pas à recourir au bois pour se chauffer.