Une affluence a marqué les institutions hospitalières depuis l'annonce des cas de décès par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. De nombreuses personnes souffrant de symptômes grippaux ont pris d'assaut ces institutions, dont le CHU de Béni Messous et l'établissement hospitalier spécialisé en maladies infectieuses d'El-Kettar. Ce dernier reçoit environ 130 à 150 personnes par jour. 686 patients ont été traités et 84 cas confirmés positifs. C'est ce que nous a révélé le professeur Dif, chef de service des maladies infectieuses, et responsable de la cellule de veille sur la pandémie de grippe A. «Notre centre de référence est ouvert depuis le 15 juin passé, date de l'annonce du premier cas confirmé en Algérie», souligne le professeur Dif. 1700 personnes se sont présentées à nos services avec une suspicion de grippe, a souligné M. Dif. Ajoutant que «585 prélèvements ont été effectués par notre service qui a pris en charge le traitement de 686 patients, ainsi que l'hospitalisation de 131 personnes sur les 585 prélèvements. Ce dernier s'effectue au niveau du nez et de la gorge», précise le professeur Dif qui a évoqué que la confirmation de la maladie se fait après la réception des résultats d'analyses effectuées au laboratoire de Sidi Fredj, et ce, après 48 heures. M. Dif insiste, par ailleurs, sur la prévention qui reste le meilleur moyen pour contrer la transmission du virus, en recommandant, dans ce sens, d'éviter les espaces confinés, d'embrasser ou d'étreindre les personnes présentant des symptômes grippaux et de ne pas se rendre dans les hôpitaux, sans une bonne raison. Le port de bavettes est obligatoire Par ailleurs, en faisant un tour dans le service des urgences, nous avons remarqué une longue file qui s'est formée devant ce service où de nombreuses personnes souffrant de symptômes grippaux sont amassées. Portant des bavettes, ces dernières attendent leur tour. Nous avons approché quelques patients, dont, Nawel, une jeune femme enceinte, âgée de 27 ans, qui nous a avoué qu'après avoir entendu que des personnes étaient mortes, elle est très inquiète. «Surtout que je suis enceinte de 2 mois». Venue de Khemis Miliana pour passer l'Aïd auprès de sa famille à Alger, elle se retrouve grippée. Mohamed, un autre patient âgé de 48 ans qui présente des signes de la pandémie depuis 2 jours, nous a dit : «ça fait deux jours que je souffre de fièvre et d'une toux aiguë, ce qui m'a incité à me rendre chez un médecin qui m'a orienté vers cette institution.» Sur place, les patients doivent remplir une fiche de renseignements portant sur des informations personnelles ainsi que sur leur état de santé. «Après la consultation du malade par un médecin spécialiste en maladies infectieuses, ce dernier décide à partir de là, de procéder à des prélèvements qui sont systématiquement faits pour confirmer la présence du virus», nous a fait savoir un membre du service d'urgence au niveau d'El Kettar. Sur la durée du traitement en cas de confirmation de la maladie chez le patient, notre interlocuteur nous indique que la prise en charge du malade dure de cinq jours à une semaine. Et d'ajouter dans ce cadre : «Nous recevons de plus en plus de gens inquiets, et ce, depuis le 23 novembre, date du premier cas mortel de grippe A. Ces patients pensent présenter les symptômes de la grippe A, mais dans la plupart des cas il ne s'agit que de simples signes de la grippe saisonnière.»