Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a été interpellé, jeudi à l'assemblée nationale lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales, sur l'affaire des 14 patients dont l'état de santé s'est détérioré après avoir été traités au service d'ophtalmologie du CHU Béni-Messous, en juillet 2007. Le député MSP, Ahmed Bouzouaoui, a demandé au ministre de lui citer les mesures prises pour soulager ces personnes et de situer les responsabilités dans ce drame. Le membre du gouvernement a rappelé que les malades se sont présentés au service d'ophtalmologie susmentionné, souffrant d'une forme de cécité sévère. “Devant certains cas, le médecin est devant un dilemme : soit il ne prend pas en charge le patient parce qu'il ne possède pas le protocole, soit il le fait avec les moyens dont il dispose. Dans les deux cas, il est exposé à la critique pour non-assistance à personne en danger ou erreur médicale”, a affirmé M. Tou, dans une tentative de remettre le problème dans son contexte et dégager quelque peu la responsabilité de l'équipe médicale. Dans l'affaire de Béni-Messous, il a assuré que le praticien, un spécialiste dont la compétence est avérée, “a tout fait pour améliorer la vue des 14 malades en leur administrant un médicament utilisé dans tous les services d'ophtalmologie des CHU de la capitale”. Il a alors expliqué l'aggravation de l'état des malades soit à cause de ce médicament soit par l'effet d'une infection nosocomiale dont le taux est de 7% à 14% dans nos hôpitaux. Tout compte fait, le ministre de la Santé a certifié que son département mène ses propres investigations sur ce cas-là. La direction de la prévention du ministère et la commission nationale des spécialistes ont conclu que le médecin spécialiste ne pouvait prescrire que ce médicament (Avastin) disponible pour traiter cette pathologie. Le ministère a saisi, en outre, sur le même objet, l'Ordre des médecins. “Les coupables, s'ils existent, seront sanctionnés”, a-t-il promis, en précisant toutefois que la “médecine n'est pas une science exacte. Des erreurs surviennent même dans les pays développés”. Il a cité le cas de surdosage des rayons utilisés dans la chimiothérapie qui s'est produit il y a deux ans en France. S. H.