La grippe porcine continue de tuer en Algérie. Le nombre cumulé des personnes atteintes par le virus de la grippe A H1N1 a progressé samedi pour atteindre 42 morts après l'annonce par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de trois nouveaux décès. Il s'agit de deux jeunes femmes âgées respectivement de 24 ans et 28 ans. La première réside à Alger, alors que la deuxième victime, qui était enceinte, habitait à Khenchla. La troisième victime est un homme de 51 ans résidant à Eulma dans la wilaya de Sétif. Les trois victimes avaient succombaient à cause de détresse respiratoire aiguë. Le nombre de cas confirmés a également progressé pour atteindre samedi soir les 687 cas. Un précédent bilan établi jeudi par le ministère de la Santé s'élevait à 633 cas confirmés dont 39 décès. Selon le communiqué du ministère, jusqu'au 3 décembre, le nombre de cas de grippe A confirmés ne concernait que les personnes qui se sont présentées à un service hospitalier de référence avec un syndrome grippal ou celles ayant été orientées sur un service de référence par le contrôle sanitaire aux frontières ou le réseau de surveillance de la maladie, alors qu'un nombre beaucoup plus élevé de personnes ayant développé un syndrome grippal se sont traitées sans se présenter à un service hospitalier de référence ou ont bénéficié d'un traitement symptomatique. La majorité de ces derniers étaient probablement atteints de la grippe porcine dans la mesure où l'exploitation des analyses faites par le laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie rejoint l'avis des experts de l'OMS et montre que 99% des syndromes grippaux durant cette période sont des cas de grippe A/H1N1. Revenant à la campagne de vaccination qui devra être entamée la fin du mois de décembre pour s'étaler jusqu'à mai 2010, Saïd Barkat a affirmé jeudi devant les membres de la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle, à l'Assemblée populaire nationale, que «les laboratoires scientifiques assument leur responsabilité absolue dans l'analyse des lots de vaccins contre le virus pandémique A/H1N1 réceptionnés en Algérie, dont le nombre a atteint les 1.300.000 unités, après les 631.000 réceptionnés la veille ». Le ministre a souligné que les laboratoires «ont le droit de prendre le temps qu'ils jugent utile pour libérer le vaccin afin de lancer la campagne de vaccination». Il a ajouté que «nul n'a le droit de s'impliquer dans les prérogatives des laboratoires scientifiques lorsqu'ils analysent un produit, y compris le politique. Ces analyses se font, d'une manière générale, dans une période inévitable qui dure entre 14 à 21 jours et passent par plusieurs opérations». Parallèlement à cette campagne de vaccination qui concerne les personnes dites «vulnérables», le ministère a lancé une autre opération concernant la prise en charge de tous les citoyens présentant les symptômes de la grippe et qui devront bénéficier gratuitement de l'Oseltamivir auprès des officines. A travers une instruction du secrétaire général du ministère de la Santé datant du 21 décembre, les directeurs de la Santé au niveau des wilayas sont appelés à veiller en plus à la disponibilité de ce produit dans les structures de santé, à élaborer son plan de répartition (dosage adulte et enfant) par officine en coordination avec le bureau du SNAPO et par pharmacie des établissements de santé en coordination avec leurs directeurs.